La problématique de la stratégie industrielle continue d'occuper une place de choix dans le discours officiel. Le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, qui a présidé, hier, une rencontre autour de la problématique de la stratégie sur la relance industrielle et les pôles de concurrence, a souligné «l'importance majeure que revêt cette rencontre dans une conjoncture marquée par les grandes mutations dans tous les domaines que connaît le pays, qui oeuvre à asseoir les fondements de la stabilité et de la croissance socio-économique dans l'esprit des principes fondamentaux régissant les activités économiques mondiales». Mettant en exergue le rôle du facteur humain dans le développement, Belkhadem a souligné l'importance de la communauté scientifique dans l'enrichissement du débat sur la stratégie industrielle. Le chef du gouvernement a rappelé, dans ce contexte, l'effort consenti par l'Etat et qui s'est matérialisé par la création d'un réseau national de laboratoires de recherche dans différentes spécialités, la mobilisation de 14.747 chercheurs, la réalisation de 27 programmes nationaux de recherche comptant 7000 projets de recherche. Dans ce contexte, le patronat algérien compte bien faire entendre sa voix lors des assises nationales sur la stratégie industrielle que présidera le chef de l'Etat, les 26 et 27 février, au Palais des nations. L'option de la politique de stratégie industrielle, prônée par le ministre des Participations et de la Promotion des investissements (Mppi), reposant sur les investissements directs étrangers (IDE) comme facteur de décollage de l'économie algérienne, est largement contestée par le patronat algérien. Le premier couac est intervenu lorsque le projet de stratégie industrielle a été rendu public. Le patronat a regretté le fait de ne pas avoir été associé à l'élaboration de ce projet qui le concerne en premier lieu.Cependant, les choses ont, quelque peu changé, et le tir a été rectifié après que le patronat ait été convié. Le patronat algérien, dans son ensemble, voit d'un mauvais oeil les investissements directs étrangers et fixe son choix sur la préférence nationale et le développement en priorité des entreprises algériennes aptes à jouer un rôle sur le marché mondial. L'essor économique de la Corée du Sud, cité en exemple par M.Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, ne repose pas à l'origine sur les IDE, mais sur la réussite d'entreprises nationales. De ce fait, le Mppi compte associer différents acteurs économiques ainsi que l'Ugta à l'élaboration du programme que véhicule son projet de stratégie de relance de l'économie algérienne qu'il faudra doter de nouvelles bases saines et compétitives qui devront lui insuffler la dynamique suffisante pour atteindre une dimension internationale qui lui permettront de tenir un rôle prépondérant dans les pays du pourtour méditerranéen.