Les cours du pétrole suivent des mouvements erratiques en cette fin de semaine. Alors que le baril se redresse sur les marchés européen et américain, les marchés asiatiques ont été marqués par une certaine baisse. En tout état de cause, la dernière séance des marchés pétrolier a été marqué par une hausse des cours du brut qui s'approchaient des 70 dollars hier matin, aidés par un dollar faible et par une série d'indicateurs suggérant que l'économie sort de la récession et que la demande va reprendre. A 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre gagnait 38 cents par rapport à la clôture de la veille, à 69,63 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). A la même heure, le brut léger texan (WTI) pour la même échéance prenait 26 cents à 67,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange. L'indice composite des directeurs d'achat (PMI), synthétisant l'activité des secteurs manufacturiers et des services dans la zone euro, s'est redressé pour le cinquième mois consécutif en juillet, à son plus haut niveau depuis dix mois, s'établissant à 46,8 points, contre 44,6 points en juin. Autre "bourgeon de la reprise", le baromètre de confiance Ifo, qui mesure le climat des affaires en Allemagne, est de nouveau remonté en juillet, affichant un niveau supérieur aux attentes, de 87,3 points contre 85,9 points en juin. Ces indicateurs soutenaient vendredi matin les cours du brut, leur permettant de consolider leurs gains très importants des dernières séances: en dix jours, les prix de l'or noir ont repris quelque dix dollars, retrouvant leurs niveaux de la fin juin, lorsqu'ils avaient grimpé jusqu'à 73,50 dollars. "Il semble maintenant que les liquidations récentes (les prix étaient retombés brièvement sous les 60 dollars à la mi-juillet) n'étaient qu'un mouvement d'ajustement, plutôt qu'une réévaluation importante du marché", juge ainsi Peter Beutel, fondateur du cabinet Cameron Hanover. Le pétrole bénéficie aussi actuellement de la faiblesse du dollar, qui s'échangeait autour de 1,42 dollar pour un euro vendredi, un mouvement poussant les investisseurs à acheter des matières premières. "Un effondrement du dollar, très attendu, pourrait se produire incessamment, entraînant les prix du brut à leurs plus hauts de juin, avant qu'ils ne redescendent vers 65 dollars ou même plus bas", pronostique ainsi Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Jeudi, les prix du pétrole avaient fortement monté, portés par la hausse de Wall Street, de meilleures ventes de logements aux Etats-Unis et la nette progression des prix de l'essence. Les cours du pétrole bondissaient de près de 2 dollars et frôlaient les 69 dollars jeudi en fin d'échanges européens, fouettés par un affaissement du dollar et par une vigoureuse avancée des Bourses, utilisées comme baromètre de la reprise. En deux semaines à peine, les cours du brut ont repris la quasi totalité du terrain qu'ils avaient perdu durant la première moitié du mois de juillet. Montés jusqu'à 73,50 dollars fin juin, les prix avaient replongé sous 60 dollars mi-juillet. En baisse dans la matinée, les cours se sont brutalement envolés vers 14H00 GMT (16H00 HEC) après un bond plus fort qu'attendu des ventes de logements anciens aux Etats-Unis. Encourageant pour l'économie américain, ces chiffres ont paradoxalement fait plonger le dollar, délaissé au profit de monnaies plus risquées. Le billet est tombé à 1,4291 dollar pour un euro, son niveau le plus faible depuis début juin. L'affaiblissement du dollar, passé en dix jours de quelque 1,39 dollar pour un euro à près de 1,43 dollar, pousse les investisseurs à acheter du pétrole pour se prémunir contre l'inflation. Ce facteur avait fortement contribué à la flambée des prix du brut jusqu'à 147,50 dollars durant l'été 2008. Il semblerait néanmoins que les marchés asiatiques ont été caractérisés par une baisse des cours due essentiellement à des facteurs techniques résultant de l'augmentation des prix du brut à leur plus haut niveau de ces trois dernières semaines. Ainsi, les prix du pétrole étaient en baisse vendredi dans les échanges électroniques en Asie, les opérateurs prenant les bénéfices réalisés après la hausse de jeudi, selon des analystes.