A quelques jours de la fin du mandat de l'actuel gouvernement, les remaniements continuent en Iran. Dimanche, le bureau présidentiel iranien a confirmé un limogeage tandis que le ministre de la Culture annonçait sa démission. L'agence Mehr, citant "une source bien informée", affirmait dans la matinée que "le ministre des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejeie, a été démis de ses fonctions à la suite d'un affrontement verbal lors d'une réunion du cabinet mercredi à propos de la nomination d'Esfandiar Rahim Mashaie en tant que premier vice-président". Un responsable du bureau présidentiel chargé de l'information, cité par l'agence Irna, a confirmé ce renvoi, tout en démentant celui de trois autres membres du gouvernement. "Mohammad Jafar Mohammadzadeh, adjoint chargé de l'information au bureau du président, a confirmé le limogeage de Gholamhossein Mohseni Ejeie, démentant les informations concernant le limogeage des autres ministres", a rapporté Irna ce dimanche. Plusieurs organes de presse avaient précédemment annoncé que quatre membres du gouvernement avaient été démis de leurs fonctions : les ministres de la Culture (Hossein Safar Harandi), du Travail (Mohammad Jahromi) et de la Santé (Kamran Bagheri Lankarani). Dans la soirée, Fars - une agence semi-officielle - a publié des extraits de la lettre de démission envoyée dimanche par Hossein Safar Harandi au président Ahmadinejad. "En raison malheureusement des annonces récentes (de son limogeage par les médias) qui montrent la faiblesse de ce gouvernement que je respecte, je ne me considère plus comme le ministre de la Culture," écrit-il. Cet ancien rédacteur en chef du quotidien ultraconservateur "Kahyan", avait lui aussi critiqué la nomination d'Esfandiar Rahim Mashaie, un proche du président. La nomination, le 17 juillet dernier, du vice-président par Mahmoud Ahmadinejad avait provoqué un véritable tollé chez les conservateurs. Ils ne lui pardonnent pas d'avoir affirmé en juillet 2008 que l'Iran était "l'ami du peuple américain et du peuple israélien" et demandaient sa démission. Esfandiar Rahim Mashaie a finalement renoncé à son poste samedi. Le journaliste du Figaro Georges Malbrunot, qui cite "un homme d'affaires, habitant Téhéran et généralement bien informé", écrit sur son blog que cette nomination était pourtant "un signe d'ouverture vis-à-vis des Américains". Cette nomination, alliée à celle d'Ali Akbar Salehi à la tête de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, montre "le désir d'Ahmadinejad de sortir de la crise en essayant d'ouvrir un peu le jeu politique" selon l'homme d'affaires. Ces décisions interviennent alors que Mahmoud Ahmadinejad doit prêter serment devant le Parlement le 5 août, selon le député Hamid Reza Haji Babaie, membre de la présidence du Parlement. La présentation du gouvernement et son approbation par le Parlement doit intervenir dans la foulée.