Par rapport au dollar américain, la monnaie nationale s'est appréciée de 7%. “Les évolutions opérées montrent, d'une manière générale, que la stabilité du cadre macroéconomique et la croissance se sont consolidées en clôture”, souligne le document “Tableau de bord de l'économie, principaux résultats du troisième et prévision de clôture pour l'année 2004” élaboré par le délégué à la planification, dont Liberté a pu obtenir une copie. Le document du délégué à la planification affirme qu'au plan financier, l'année 2004 se caractérise par une relative stabilisation de l'inflation, dans un contexte de progression rapide des dépenses, notamment en équipement public et une relative appréciation de la parité du dinar par rapport au dollar et d'une dépréciation vis-à-vis de l'euro. Elle est marquée aussi par un solde positif des opérations courantes de la balance de paiement associé à un niveau record des réserves de change et un excédent budgétaire de plus de 4% du produit intérieur brut. Au niveau de la sphère réelle, la dynamique de reprise de l'activité des dernières années, associée à une conjoncture pétrolière favorable, explique-t-on, a conduit en 2004 à une forte croissance estimée à 5,2%. Le document du délégué à la planification souligne que cette croissance est le résultat d'une bonne année agricole hors céréales, d'un secteur des hydrocarbures en croissance, d'une forte impulsion des activités de BTP, du fait notamment de l'accroissement des dépenses d'investissement, d'un secteur des services en expansion et, enfin, de meilleures performances du secteur industriel, notamment public. Le produit intérieur brut est évalué à 6 100 milliards de dinars en valeurs courantes. La croissance hors hydrocarbures serait de 5,9%. Elle est estimée à 6,6% hors hydrocarbures et hors agriculture. Le délégué à la planification note que la reprise du secteur industriel, observée au plan global, demeure limitée en relation en particulier avec une situation financière encore tendue qui limite les possibilités de modernisation et d'expansion des capacités de production. Le secteur public a enregistré une croissance de 2,4% sur les neuf premiers mois. Le privé, sur la même période affiche 2,9%. Globalement, le délégué à la planification prévoit, en clôture de 2004, un taux de croissance du secteur industriel (public et privé) de + 3,4% par rapport à 2003. La croissance du BTP est estimée à 7,7%. Elle résulte, nous dit-on, de l'augmentation en termes réels de 11% pour l'activité bâtiment et de l'ordre de 3 à 4% pour les activités travaux publics. Le document affirme que les livraisons de logements hors autoconstruction sont à fin septembre de près de 46 800. Les services enregistrent, en volume, une croissance de 7,4%. Concernant la consommation finale des ménages, le délégué à la planification prévoit une hausse de 5,8%. Pour l'investissement, la clôture 2004 retient une augmentation de 9,5% en termes réels. Le taux d'accumulation (rapport de l'accumulation brute de fonds fixe au PIB) s'élève ainsi à 25%. L'économie, explique le document, “reprend progressivement un rythme de croissance d'accumulation qui devrait permettre, avec l'amélioration nécessaire de l'efficacité des investissements, d'apporter les réponses économiques appropriées aux questions de création d'emplois et d'amélioration des niveaux et conditions de vie des citoyens”. Le délégué à la planification précise que “l'Algérie dispose d'un potentiel important de financement extérieur qui devrait se renforcer avec l'hypothèse de maintien de niveaux élevés des prix du pétrole à moyen terme, sur laquelle se rejoignent, à l'heure actuelle, les analystes du marché pétrolier international”. De ce point de vue, “cela ouvre de nouvelles perspectives de financement de l'accumulation qu'il convient de bien explorer pour un développement économique et social plus soutenu, notamment dans le cadre du partenariat pour réhabiliter et mettre à niveau le potentiel actuel de production”. Sur l'évolution du taux de change, (un encadré a été consacré à cette problématique), le document du délégué à la planification souligne qu'en clôture 2004, le dinar devrait s'apprécier d'environ 7% par rapport au dollar et se déprécier de 2,5% par rapport à l'euro. En moyenne annuelle, indique-t-on, la parité dollar-euro s'établit à environ 1,24 contre 1,13 en 2003, soit une dépréciation du dollar de 10%. Le pic de la parité dollar-euro a été enregistré en décembre 2004 avec 1,34 dollar pour un euro. La dépréciation du dollar, principale monnaie de paiement sur le marché pétrolier, explique-t-on, se traduit pour l'Algérie par une perte du pouvoir d'achat des recettes des exportations d'hydrocarbures, compte tenu des importations à partir de la zone euro et par un effet de valorisation négatif sur le stock et le service de la dette extérieure. M. R.