Bonne nouvelle, le Fonds monétaire international a pour la première fois depuis l'automne 2007 revu mercredi à la hausse sa prévision de croissance pour l'année à venir. Le PIB de l'économie mondiale devrait progresser de 2,5 % en 2010, ont annoncé mercredi ses économistes, au lieu du 1,9 % qui était attendu en avril dernier, lors du précédent diagnostic. Mauvaise nouvelle, le FMI a légèrement dégradé son estimation pour 2009, l'activité économique reculant de 1,4 % au lieu de 1,3 %. "Les facteurs de récession s'atténuent, mais la reprise s'annonce timide", résument les experts. Tout en saluant "un soutien macroéconomique et financier sans précédent des pouvoirs publics", ils estiment que "les forces propices à l'activité restent faibles". Ils notent que "de nombreux marchés immobiliers n'ont pas encore touché le fond". Les pays émergents ou en développement seront les plus allants, avec une croissance de 1,5 % cette année et de 4,7 % l'an prochain. Ces performances reflètent essentiellement celles de la Chine (+ 7,5 % en 2009 et + 8,5 % en 2010) et de l'Inde (+ 5,4 % et + 6,5 %). À l'inverse l'Amérique latine sera en récession cette année et plus encore l'Europe de l'Est et la Russie. De son côté le "groupe des pays avancés ne devrait pas connaître de reprise soutenue de l'activité avant le second semestre de 2010". Les États-Unis s'en sortiront un peu moins mal cette année (- 2,6 %) que la zone euro (- 4,8 %), et ils devraient renouer avec une croissance positive de 0,8 % en 2010 alors que l'Union monétaire européenne subirait encore un repli de 0,3 % (en moyenne annuelle). Le FMI justifie sa prévision pessimiste par le fait que "l'ajustement du marché du travail n'a pas encore eu lieu". De même le sort de la France (- 3 % en 2009 et + 0,4 % en 2010) serait moins négatif que l'Allemagne (- 6,2 % et - 0,6 %). Si le pire semble derrière nous et "les risques extrêmes ont diminué sensiblement", le FMI n'exclut pas que "les perspectives risquent encore d'être révisées à la baisse". Parmi ses recommandations de politique économique, "il convient d'utiliser la marge de manœuvre qui subsiste pour abaisser les taux directeurs", est-il dit. Personne n'est nommé, mais la BCE paraît toute désignée. Il est conseillé aux gouvernements de poursuivre leurs stratégies anticrise. Qu'il s'agisse de la consolidation du secteur bancaire, aux États-Unis et en Europe, que "de la politique budgétaire (qui doit) jouer un rôle d'accompagnement jusqu'à la fin de 2010". Par ailleurs le FMI met en garde "les marchés qui pourraient connaître un sérieux revers s'ils devançaient par trop le rythme de la reprise économique".