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“Nous voulons nous impliquer dans le financement de l'investissement” Les ambitions de HSBC Algérie, une nouvelle banque opérationnelle depuis août 2008
La succursale du groupe britannique mise sur le potentiel du pays. Elle compte contribuer au développement des investissements en Algérie. Elle a démarré ses activités le 3 août 2008. HSBC Algérie est la succursale du groupe britannique HSBC, parmi les trois premières banques dans le monde et numéro 1 en Europe. “ll est plus précisément l'un des premiers groupes de services bancaires et financiers à l'échelle planétaire, solidement implanté en Europe, dans la région Asie- Pacifique, en Amérique du Nord et du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique.” Au siège de la banque à Alger, l'espace, l'agencement des bureaux, le mobilier suggèrent qu'elle peut soutenir la comparaison avec n'importe quel établissement bancaire en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie. Murs en verre et façades en verre renvoient à l'image de modernité et de transparence que veut refléter le groupe à son personnel et à sa clientèle. Les salariés sont en grande majorité de jeunes cadres algériens, encadrés par des managers ayant une longue expérience dans le secteur bancaire. Les expatriés, eux, se comptent sur les doigts d'une main. C'est la seule succursale de HSBC au Maghreb. Mais pourquoi avoir choisi l'Algérie pour développer ses affaires ? La réponse devrait redonner confiance aux Algériens. “On a choisi de s'implanter en Algérie pour plusieurs raisons. HSBC est une banque des pays émergents. Or, l'Algérie est un pays émergent qui présente un gros potentiel : un PIB à 140 milliards de dollars, un PIB par habitant de 4 800 dollars, un flux important au moins à trois niveaux ; flux d'importations de marchandises à près de 40 milliards de dollars ; un flux d'exportations à près de 80 milliards de dollars en 2008 et un flux d'investissements directs hors hydrocarbures autour de 2 milliards de dollars. Le marché algérien est, du reste, sous-bancarisé : très peu d'agences par habitant. C'est un pays qui a effectué des progrès ces cinq dernières années mais où la gamme des produits reste quand même très étroite. Toutes ces insuffisances relatives représentent pour un grand groupe international comme HSBC autant d'opportunités”, explique Rachid Sekak, le directeur général de HSBC Algérie. Il convient de noter qu'une succursale en Algérie est une implantation particulière. La majorité des banques étrangères en Algérie sont présentes en Algérie à travers des filiales. “Nous avons voulu envoyer un message fort aux autorités locales et aux opérateurs économiques. À travers la création d'une succursale, nous engageons la totalité du bilan de la banque. Différence : la filiale n'engage que son capital alors que la succursale engage la totalité du groupe. Une succursale fait l'objet, du reste, d'un contrôle plus rapproché de la part de la maison-mère qu'une filiale. Nous sommes une banque à très forte consonance britannique et asiatique. Mais nous sommes une succursale de HSBC France et partant soumise au contrôle de la commission bancaire française. Les filiales comme BNP Paribas ne le sont pas, explique Rachid Sekak. HSBC Algérie compte proposer, du reste, une large gamme de produits. C'est d'abord une banque universelle. Dotée d'un capital de 3,3 milliards de DA, elle emploie 84 collaborateurs. “Nous ciblons la clientèle particuliers et la clientèle des entreprises. Pour les particuliers, la succursale cible la clientèle sensible à la qualité de service et à la mobilité internationale. Quant à la clientèle d'entreprises, nous avons comme beaucoup de banques, la clientèle internationale, notamment les multinationales, qui sont en grand nombre parce que HSBC est présent dans 85 pays. On les accompagne dans leurs activités locales et dans la réalisation de leurs opérations commerciales et d'investissement avec l'Algérie et en Algérie.” Elle cible également les grandes entreprises algériennes. Elle leur offre notamment le financement de l'exploitation ainsi que de leurs investissements. HSBC Algérie compte s'adresser également aux institutions publiques. “On a également la volonté de travailler avec les administrations et essentiellement le gouvernement en utilisant les ressources du groupe. On dispose de l'expérience du groupe dans les privatisations, la fusion-acquisition et le montage financier de projets. La succursale est la tête de pont du groupe en Algérie, pouvant recourir aux 340 000 collaborateurs répartis à travers le monde. On va chercher l'expertise là où elle se trouve (parmi ces ressources)”, ajoute le premier responsable de la banque. HSBC a été, rappelons-le, conseiller de Sonatrach dans le développement de la filière pétrochimie. Elle a assisté le gouvernement algérien par des conseils en privatisation. Par ailleurs, HSBC Algérie affiche sa différence. Elle ne veut pas concentrer ses activités sur le financement du commerce extérieur. “On est en Algérie non pas comme un comptoir mais pour s'intéresser aux problématiques locales. On ne va pas se limiter aux opérations du commerce extérieur. On s'implique dans le financement de l'investissement au même titre qu'une banque locale. On ne considère pas les banques publiques comme des concurrentes. En matière de partenariat, nous continuons de discuter avec la BEA. Nous faisons bénéficier cette banque d'actions de formation. On a une volonté de faire jouer les synergies entre HSBC et les banques publiques.” En guise de résultats, la banque a élargi de façon significative sa clientèle, depuis son démarrage.“Les premiers résultats sont excellents. Nous sommes en avance sur notre tableau de marche. On est très content de la réactivité du marché…”, confie Rachid Sekak Concernant les perspectives à court et moyen terme, l'accent est mis sur la technologie. “Nous allons faire de gros efforts en matière d'Internet. Le service HSBC Net marque une grande volonté de modernité”, ajoute le directeur général. En matière de réseau, elle compte ouvrir des agences dans les grandes villes du pays. Elle avait prévu initialement d'ouvrir une dizaine d'agences. Mais avec la nouvelle réglementation de la Banque d'Algérie, obligeant les banques de la place à porter leur capital minimum à 100 millions d'euros avant la fin de l'année, la succursale va devoir revoir sa stratégie. Le réseau d'agences d'HSBC Algérie sera sans doute plus étendu. En attendant, elle compte ouvrir bientôt une seconde agence dans la capitale. K. R.