Aujourd'hui, l'intégration des femmes rurales au développement est devenue l'un des piliers stratégiques de toute intervention des associations de développement rural. Pour se garantir toutes les chances de réussite, tout effort de développement, il faut associer, en effet, les femmes : constat universel et réalité inéluctable, cette affirmation s'applique également, et surtout, au développement rural. A la campagne, les sphères d'activités des femmes s'imbriquent et se chevauchent, au point où il est difficile de faire la part du productif et du domestique. C'est dans ce contexte que ces dernières, au nombre de 18, se sont mobilisées pour créer un réseau national. Ce réseau, dont les membres activent dans différents domaines, travaillera pour l'amélioration des conditions socioéconomiques des populations rurales, particulièrement des femmes, pour leur permettre d'accéder à leurs droits en matière de développement. Selon ses fondateurs, le réseau s'attellera, en outre, à mettre en place les fondements du mouvement associatif activant dans le genre et le développement rural et oeuvrera pour le renforcement de ses capacités. Ses programmes seront principalement axés sur la formation et la sensibilisation de la femme rurale, l'amélioration de ses conditions sociales, ainsi que la revalorisation de ses revenus, d'autant que la recherche et l'expérience ont, toujours, montré que plusieurs approches du développement rural, à travers le monde, n'ont pas réussi à atteindre les femmes rurales. Le tournant fut, cependant, marqué par l'avènement de la Conférence mondiale sur la réforme agraire et du développement rural organisée à Rome en 1979, dont le plan d'action a défini un ensemble de mesures en faveur d'un développement rural durable et équitable avec la participation des populations concernées. Le Plan a consacré l'intégration des femmes rurales au développement comme étant l'un des principaux garants de sa réussite. En Algérie, et jusqu'au début des années 80, l'intervention de l'Etat n'était pas trop différente. A l'aube de l'Indépendance, les efforts de développement rural, qui étaient focalisés sur les problèmes économiques et les mesures visant à accroître la production agricole, étaient essentiellement conçus pour et dirigés vers les agriculteurs. Toutefois, l'expérience accumulée à travers les différents plans et programmes de développement menés par le gouvernement a montré combien les connaissances étendues des femmes rurales et leurs apports sociaux et économiques gagnent à être mis à profit. Dans ce sens, la présidente de l'Association nationale pour la promotion de la femme rurale, Mme Baya Zitoune, a souligné que les sessions de formation sur la gestion administrative et financière du mouvement associatif, organisées auparavant outre les visites de caravanes en milieu rural en faveur de la femme rurale, ont contribué à l'amélioration du rendement de ces associations. La femme rurale, note-t-elle, travaille dans de pénibles conditions durant 17 à 18 heures par jour afin d'assumer toutes les tâches qui lui sont confiées. Ce réseau viendra, donc, l'accompagner pour le lancement de projets à même d'améliorer son niveau de vie. Adnane Cherih