La spéculation dans le commerce des légumes en Algérie a déjà commencé, à quelques jours du mois sacré de Ramadhan, au grand dam du consommateur impuissant devant la nouvelle hausse des prix. Censé être celui de la piété, le mois sacré est, en effet, le plus redouté par les Algériens. Dans ce contexte, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) se veut, par la voie de son premier responsable, rassurante concernant les prix des produits en dépit que ces derniers commencent à flamber au fur et à mesure que l'on s'approche du jour J. Cette dernière prévoit même la publication, par voie de presse, le 17 août prochain, soit trois jours avant le mois de Ramadhan, des prix de gros de la mercuriale, pour éviter l'installation de la spéculation. L'UGCAA a tenu, par la voix du secrétaire général, Salah Souileh, à appeler les commerçants à exercer leur activité durant le mois sacré avec un esprit raisonnable et avec "conscience" en terme de prix, et éviter de faire de ce mois un moyen de gain facile. "La quantité stockée, à l'échelle nationale, de l'ensemble des produits alimentaires, comme les fruits et légumes, le sucre, l'huile, le café, la semoule, démontre qu'ils seront disponibles sur le marché durant et après le mois de Ramadhan", dira Souileh, avant-hier, lors d'une rencontre avec la presse consacrée à l'activité commerciale pendant le Ramadhan. Selon lui, pas moins de 300 000 tonnes de viandes rouge sont disponibles au même titre que les 250 000 tonnes de viande blanche. Ajouter à cela les 65 millions de tonnes de céréales qui sont consommées annuellement, les 35 000 tonnes d'huile, les 80 000 tonnes de café et les 130 000 tonnes de pommes de terre qui sont actuellement stockées. Mais malgré toutes ces mesures de prévention, les prix augmentent durant ce mois sacré, notamment ceux des viandes et fruits et légumes. Pour le SG de l'UGCAA, c'est à cause des marchés informels, d'une part, et à l'absence de règles qui définissent les marges bénéficiaires, d'autre part. Avec plus d'un million de commerçants illégaux exerçant au niveau de 500 marchés informels, l'activité commerciale parallèle représente, selon le responsable de L'UGCAA, 70% du marché national. 60% des produits (aliments, vêtements, bijoux, appareils électroménagers...), disponibles en Algérie, sont commercialisés au niveau des marchés informels. Le consommateur, première victime de cette situation, appréhende, désormais, l'approche de la rentrée sociale ou les occasions particulières, en raison de la flambée incontrôlée des prix. L'organisation du marché local permettra, selon ce responsable, de doubler le nombre actuel de commerçants, estimé à 1 250 000, et que le marché national est en mesure d'absorber près de 5 millions de commerçants. Mais à considérer la réalité du marché et des prix, force est de constater que le consommateur est plus victime du formel, qui gère les pénuries grâce aux spéculations et aux rétentions des produits pour faire grimper la demande, que de l'informel qui, parce qu'illégal et n'ayant donc aucune charge fiscale, pratique des prix concurrentiels. Ce qui nécessite, selon Souileh, la mobilisation de toutes les parties concernées par le commerce afin d'élaborer une loi qui mettra fin à ces dépassements constatés et réguler le marché national. Adnane Cherih