La politique du renouveau rural propose des dispositifs d'accompagnement permettant de réorienter les efforts d'investissements vers l'agriculture et de promouvoir de nouvelles activités économiques, en mettant à contribution les savoir-faire dans les territoires ruraux. Cependant, l'agriculture a besoin de la ressource hydrique. L'Algérie s'étend sur une superficie de 2,38 millions de kilomètres carrés, dont 90% correspondent à une zone désertique où les précipitations sont quasi nulles, mais qui recèle d'importantes ressources en eau souterraine. Le nord du pays, soit 10%, est caractérisé par un climat méditerranéen et dispose de ressources en eau superficielle et souterraine renouvelables. La stratégie nationale de développement du secteur de l'eau doit viser certes la sécurisation de l'alimentation en eau potable et l'amélioration du taux de couverture alimentaire, mais aussi l'irrigation et le développement des superficies agricoles irriguées. L'objectif de développement de l'irrigation dans la zone nord du pays vise en premier lieu l'extension des superficies des grands périmètres irrigués à 350.000 ha environ à l'horizon 2020 et le maintien des superficies actuellement irriguées en petite et moyenne hydraulique, soit 700.000 ha. Le plan national d'actions pour l'environnement et le développement durable, tel qu'il a été adopté par le gouvernement algérien en juin 2002, définit des objectifs ambitieux capables de dépasser en deux décennies la situation actuelle de stress hydrique. A l'horizon 2025, la population va croître à 42 millions, ce qui correspond à une augmentation de l'alimentation en eau de l'ordre de 30%. Le développement industriel implique également une augmentation de la production et de la demande en eau estimée à 1,5% par an jusqu'à l'année 2025, soit une augmentation de 30% du total exigé par ce secteur. Au niveau de l'agriculture, la demande en eau à 2025 est basée sur l'extension des superficies irrigables devant atteindre environ 900.000 à 1.000.000 ha . La demande en eau totale va augmenter à 2025 à un niveau de 9 à 10 milliards de mètres cubes par an, selon les conditions climatiques considérées. En même temps, le total des ressources pourrait être augmenté pour atteindre un maximum de 8,5 milliards de mètres cubes à 2020, en année de climatologie moyenne. De ce fait, les ressources en eau disponibles assureront correctement les besoins en eau potable, alors que la demande en eau d'irrigation sera assurée avec un déficit acceptable. Ces mesures sont une opportunité de créer une dynamique au sein des zones rurales en privilégiant le partenariat et la prise en compte des dimensions multiples des problèmes à traiter et des actions à engager. Ce partenariat permet de rapprocher les acteurs qui sont prêts à s'investir, d'établir un lien étroit entre besoins et ressources et de mieux prendre en compte les situations réelles des zones rurales. En considérant le rôle déterminant des acteurs locaux dans la dynamique rurale, en privilégiant la prise en compte de toutes les activités existantes ou potentielles dans les territoires ruraux et en offrant un cadre de concertation et de partenariat et des modes d'insertion dans des formes contractuelles associées à des facilitations d'accès à des financements, la politique du renouveau rural permet de se consacrer à des activités innovantes. La mise en œuvre de ces activités innovantes passe aussi et peut-être surtout par un travail d'identification des potentialités que décèlent les territoires ruraux dans des domaines oubliés ou autour de potentiels au sein des ressources naturelles et humaines non encore mises en valeur. Le souci de valorisation s'inscrit dans une vision de rééquilibre des ressources et de leur accès afin d'éviter les situations de prédation. La politique du renouveau rural doit concentrer ses actions sur la prise de conscience, à tous les niveaux et pour tous les publics (même hors des zones rurales) de la valeur de ces patrimoines. Dalila B.