Dans un contexte boursier tourmenté, les cours du pétrole semblent se stabiliser aux alentours des 61 dollars. En effet, les cours sont partagés entre la crise nucléaire iranienne et la baisse des stocks pétroliers attendue d'un côté et la crainte d'un ralentissement de l'économie de l'autre. Hier matin, le Brut léger américain à échéance avril 2007 s'inscrivait en hausse de 0,20%, à 60,90 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord progressait quant à lui de 11 cents, à 61,50 dollars. Ces événements suscitent des interrogations de la part des analystes sur les prévisions de croissance et sur la demande future en produits pétroliers. Cependant, la crainte d'un éventuel ralentissement de la demande mondiale en produits pétroliers pourrait être compensée par le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers américains, qui devait être publié hier après-midi. Tout comme la semaine dernière, les analystes anticipent une nouvelle baisse des stocks d'essence et des produits distillés, mais aussi une hausse des stocks de brut. Les analystes, interrogés par Reuters, tablent sur une hausse des réserves de brut de deux millions de barils en raison de problèmes rencontrés par plusieurs raffineries du pays, qui ont réduit leur approvisionnement. Durant la semaine du 23 février, les stocks de brut avaient, pour rappel, marqué une hausse de 1.4 million de barils. L'Energy Information Administration, agence du département américain de l'Énergie (EIA), a estimé la demande mondiale de pétrole à 84,8 millions de barils par jour au deuxième trimestre 2007, soit une révision en baisse de 300 000 bpj par rapport à sa prévision de février. La demande avait été de 83,5 millions de bpj au deuxième trimestre 2006. Par ailleurs, elle a, dans son rapport mensuel sur l'offre et la demande de pétrole, estimé la demande mondiale du troisième trimestre à 86,3 millions de bpj, soit 100 000 bpj de moins qu'en février, alors qu'elle s'était élevée à 84,7 millions au troisième trimestre 2006. L'EIA prévoit, cependant, le maintien de la demande américaine à 20,71 millions de bpj pour le deuxième trimestre mais révisée de 21,10 à 21,00 millions pour le troisième, contre respectivement 20,51 et 20,80 millions un an plus tôt. Pour l'ensemble de 2007, l'EIA a estimé la demande mondiale à 86,6 millions de barils par jour (100 000 de moins qu'en février), contre 85,2 millions en 2006, et la demande américaine à 20,93 millions (révisée de 20,91 millions) contre 20,60 millions en 2006. Le marché reste attentif à toute modification de politique de la part de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Les dix pays membres de l'Opep soumis à des quotas de production ont pompé 26,4 millions de barils par jour en février, soit 205 000 bpj de moins qu'en janvier, a indiqué l'EIA. Si l'on inclut l'Irak et l'Angola, deux pays qui échappent aux quotas, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a extrait 29,9 millions de bpj le mois dernier, contre 29,8 millions de bpj en janvier. Le cartel s'est engagé depuis le 1er février dernier à réduire sa production de 500 000 bpj après s'être mis d'accord sur une coupe de 1,2 million de bpj en novembre 2006. La prochaine réunion de l'Opep, qui se tiendra le 15 mars à Vienne, maintiendra vraisemblablement le statu quo puisque plusieurs pays membres ont déjà fait savoir qu'il y avait peu de chance pour que les quotas soient modifiés.