Les travaux des Assises nationales sur la stratégie industrielle en Algérie ont pris fin, hier, en présence du chef du gouvernement et des ministres. Les différents ateliers et les commissions, qui sont au nombre de 11, ont identifié les contraintes qui freinent l'investissement et ont formulé des recommandations, qui devront être examinées lors de la finalisation du projet de stratégie industrielle dans les prochains jours. La commission sur "l'environnement de l'entreprise" a été, sans doute, la plus importante au vu des sujets qui y ont été débattus. L'ouverture commerciale n'a pas eu d'effets négatifs sur le niveau de l'investissement, mais ce sont les pratiques frauduleuses qui invitent l'administration à trouver des solutions aux dérèglements, notamment dans la fonction d'importation, en associant les institutions de l'Etat aux associations professionnelles qui ont une expérience sur le marché international. Ils ont également invité les pouvoirs publics à améliorer la participation des opérateurs économiques dans la conception des structures du commerce extérieur. Les opérateurs ont mis en évidence la relation des entreprises avec l'administration. Les participants ont relevé le rôle essentiel que doivent jouer les administrations économiques dans l'accompagnement et la consolidation de ce processus, en encourageant la naissance d'une industrie compétitive. Dans ce cadre les participants ont noté l'évolution positive et l'amélioration des cadres législatif et réglementaire dédiées à la promotion de l'investissement. L'amélioration de l'environnement fiscal de l'entreprise a été ainsi indiqué. Mais les investisseurs appellent néanmoins à supprimer le versement forfaitaire et à atténuer la double imposition fiscale et à la simplification du cadre général passant par l'étude de l'impôt forfaitaire. Et sur la question du foncier industriel, les opérateurs ont mis en garde les pouvoirs publics contre d'éventuels détournements des assiettes foncières de leur vocation initiale au profit d'un retour en force des spéculateurs. Et que cette récupération d'assiettes ne se fassent pas encore au détriment de l'agriculture. A ce propos, les industriels ont suggéré de faire participer les privés dans la gestion des sites industriels. Le financement des entreprises a été l'un des sujets importants de cette commission. La promotion des PME nécessite des structures financières solides. Les participants se sont insurgés contre la politique des banques étrangères tendant à favoriser l'octroi des crédits à la consommation, qu'à l'investissement. Sur 200 milliards de dinars de crédits, 120 milliards de dinars ont été octroyés à des fins d'acquisition de biens immobiliers… Les opérateurs privés voient mal l'obligation qui leur est faite de domicilier leur siège auprès des banques publiques. Des efforts d'assainissement restent à faire.