Photo : APS Par Badiaa Amarni Les hommes d'affaires argentins ont été invités par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, à entrer dans le capital des entreprises publiques que l'Etat a décidé de recréer à la suite de l'adoption de la stratégie industrielle nationale il y a de cela deux années. C'était hier, à l'occasion du séminaire, portant comme thème «Les opportunités de commerce, d'affaires et d'investissements entre l'Algérie et l'Argentine», qui s'est déroulé à l'hôtel Sheraton Club des Pins, que le ministre de l'Industrie a émis le souhait de voir les entreprises argentines prendre des parts minoritaires dans les entreprises industrielles algériennes évoluant dans les secteurs de l'agroalimentaire, de la sidérurgie, de la métallurgie, de la pétrochimie, de l'électronique, etc. L'Algérie ouvre des parts minoritaires de ses entreprises publiques avec une gestion qui sera confiée au partenaire étranger. Car, comme l'a souligné le ministre, l'Algérie «a besoin beaucoup plus de management et de savoir-faire que de financement». Temmar, en expliquant que cette démarche du gouvernement s'inscrit «en droite ligne avec la stratégie nationale de croissance économique hors hydrocarbures», fera savoir que toutes les conditions sont réunies pour accueillir les investisseurs étrangers et argentins. Selon lui, les performances macroéconomiques du pays sont excellentes, soutenues par des réserves de changes au beau fixe. Le premier responsable du secteur n'a pas omis de rappeler toutes les mesures prises par le gouvernement algérien pour booster le climat des affaires, caractérisé aujourd'hui par la stabilité, rappelant que du retard a été enregistré à cause de la décennie du terrorisme. En rappelant aussi que l'Etat algérien a réussi à moderniser son système bancaire, dont le marché est détenu à 90% par le service public, Temmar a émis le souhait de voir s'installer une banque d'affaires argentine en Algérie pour servir les hommes d'affaires. Evoquant la création d'un marché des capitaux, une tâche difficile à laquelle s'attelle l'Algérie, reconnaît-il, M. Temmar a déclaré que les capacités algériennes d'expertise dans ce domaine sont limitées et qu'il faut des experts pour travailler sur ce projet. Concernant le code de l'investissement, le ministre a déclaré qu'il ne sera pas changé car il donne une liberté concrète à l'investissement. «Les investisseurs nationaux et étrangers peuvent opérer là où ils veulent mais dans le cadre de la loi», a-t-il dit, rappelant toutefois que «l'investissement n'a pas été totalement au rendez-vous». Le ministre a également rappelé, concernant les privatisations, que, sur 1 400 entreprises proposées dans le cadre de cette opération depuis 2004, seules 800 restent. «Les choses ont bien marché jusque-là et nous ne sommes pas pressés. Nous essayons plutôt d'aller à notre rythme.» De son côté, le ministre argentin de la Planification fédérale, de l'Investissement public et des Services, M. Julio de Vido, a émis le souhait de voir mises en œuvre des synergies pour dynamiser le partenariat et les échanges algéro-argentins. Il a rappelé que le volume global des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Argentine a été de 874 millions de dollars en 2007 contre quelque 638 millions en 2006. Pour ce qui est de l'énergie, notamment du gaz, Sonatrach s'est engagée à approvisionner la compagnie argentine ENARSA sur le marché spot avec des quantités de 140 000 m3 à compter de juillet 2008. L'Algérie a également manifesté sa disponibilité à vendre du phosphate selon la demande de la patrie argentine. B. A. Le FCE et l'UIA signent un mémorandum d'entente Un mémorandum d'entente a été signé, hier en début de soirée, entre le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et l'Union des industriels argentins (UIA). La cérémonie de signature, intervenue à l'issue de la rencontre des hommes d'affaires algériens et argentins, organisée hier au Sheraton Club des Pins, a eu lieu en présence de la Présidente d'Argentine qui a prononcé un discours à l'occasion. Ce mémorandum d'entente porte sur le partenariat et l'échange de coopération entre les entreprises des deux pays. Il faut savoir que le FCE travaille sur ce dossier depuis des mois. B. A. Les 13 entreprises championnes identifiées M. Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, et en marge de la rencontre des hommes d'affaires algéro-argentins, a rassuré que le travail entamé, il y a deux ans, dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle est achevé. Selon lui, «ce n'était pas une tâche facile de préparer les textes, les institutions et les politiques pour ce domaine très sensible qui touche l'Etat algérien». Et d'ajouter que «tous les textes sont maintenait prêts et seront soumis prochainement au gouvernement». Pour ce qui est des entreprises championnes ciblées, elles sont au nombre de 13 et touchent à tous les domaines, aussi bien de l'industrie que des travaux publics. Ces mêmes entreprises sont identifiées, leurs études sont terminées, leurs business plan sont prêts de même que leur domaine d'intervention et les conditions financières. Maintenant que ce travail a été fait, la décision est entre les mains du gouvernement. Interrogé sur la révision du code des investissements, Temmar répondra en disant : «Je ne suis pas en train de faire une politique différente de celle du président de la République qui, lui-même, m'a nommé.» «Mais il y a une chose, nous avons appris à mieux travailler avec les investisseurs étrangers et à défendre les intérêts nationaux», a-t-il conclu.
