Dans un entretien accordé à la revue "Les Afrique", le consultant international, spécialiste en gestion de réseaux routiers, Akli Ourad, a estimé que "le choix des autorités algériennes pour des entreprises chinoises s'est révélé pertinent et juste." selon lui, le résultat est là, "les Chinois vont gagner le pari de l'autoroute est-ouest". Les Chinois du groupement CITIC CRCC ont déjà livré prés de100 km dans les lots centre et ouest de l'autoroute est-ouest, dix mois avant les délais contractuels d'avril 2010. "Les deux groupements choisis ont dévoilé toutes les limites des entreprises qui avaient travaillé sur les anciens tronçons de l'autoroute est-ouest, les algériennes comme les européennes." S'agissant, de la qualité de l'ouvrage, Akli Ourad a affirmé que "les Chinois sont en train de gagner de manière spectaculaire la bataille des délais, mais ils réalisent, en plus, un équipement aux meilleures normes européennes. Les usagers du tronçon Oran-Oued Tlélat en sont les premiers témoins." A ce titre, CITIC-CRCC a "opté pour une chaussée de nouvelle génération, utilisant la technique des enrobés à module élevé", précise-t-il. Quant à la durée exigée par les pouvoirs publics pour la réalisation de l'autoroute qui est fixée à 40 mois, le spécialiste en la matière a estimé que "les deux groupements choisis ont dévoilé toutes les limites des entreprises algériennes comme les européennes". "L'autoroute est-ouest est une des plus chères au monde", mais il faut bien voir que dans le modèle précédent, qui combinait entreprises algériennes et étrangères sur de petites sections, "le problème géophysique du tunnel de Djebahia, près de Bouira (118 km à l'est d'Alger), a retardé de quatre ans la livraison d'une section de quelques kilomètres", explique-t-il. Des tronçons livrés en 2006, comme le contournement de Kadiria (Bouira), présentent déjà une chaussée complètement fissurée, un niveau de dégradation que l'on obtient en 40 ans dans les standards mondiaux. "Les options d'études du milieu des années 90 n'ont pas toujours été heureuses. Exemple, c'est la solution du tunnel qui s'imposait pour le franchissement du col du Kandak vers El Khemis." L'ANA, échaudée par les difficultés du tunnel de Djebahia, a opté pour une autoroute en dénivelé, plus longue de 5 km. Un trajet supplémentaire de 5 km pour 60 000 véhicules par jour durant vingt ans. C'est un coût exorbitant qui couvre très largement celui de la réalisation d'un double tube de trois voies.