Suite à une étude effectuée en 2003-2004 dans le cadre de la coopération algéro-espagnole, la quantité de poisson, toutes espèces confondues, autorisée à être pêchée sur le littoral national, pour des besoins de régénération des ressources halieutiques, a été fixé à 220 000 tonnes par an. Ce plafond, toujours en vigueur, divisé par le nombre d'habitants donne un ratio de 6 kg de poisson consommé par chaque habitant et par an. Ce faible ratio est, selon Smaïn Mimoun, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, la cause de la cherté des prix des produits de la mer. Ce dernier, qui se prononçait hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, a aussi précisé qu'«à partir du moment où les pêches sont de plus en plus insuffisantes vis-à-vis de la demande de plus en plus croissante, il ne peut en résulter que la cherté des prix sur les étals». Ce dernier a tenu à rappeler sur le constat des faibles volumes de pêche que «les ressources halieutiques s'amenuisent de plus en plus en raison de la restriction du plateau continental. Une limitation qui a pour effet de réduire la chaîne alimentaire nécessaire à la croissance de la faune marine et, du coup, le poisson s'éloigne. Donc, le faible stock, conjugué au plafond de pêche autorisé, comme indiqué ci-dessus, ne permet plus de répondre à la demande, d'où la nécessité de chercher une autre source de production». «Laquelle ?» a demandé l'animateur de la radio. Smaïn Mimoun répondra : «L'alternative viendrait de l'aquaculture» car, pour le premier responsable du secteur, «l'aquaculture et la pisciculture restent les seules possibilités pour augmenter la production et, par voie de conséquence, voir diminuer les prix sur les étals». Et dans cette perspective «l'Etat s'est engagé à accompagner les investisseurs intéressés par cette filière», a fait savoir le ministre. Il soulignera que des projets dans ce domaine commencent à voir le jour, citant comme exemple la mise en place de fermes pilotes avec pour rôle de vulgariser ce type d'élevage. Celles-ci seront aussi des espaces de démonstration pour les futurs investisseurs et également les assister dans leur projet respectif. Toujours dans ce même contexte de développement de l'aquaculture et de la pisciculture, l'invité de la Chaîne III a rappelé que des mesures incitatives au profit des investisseurs ont été décidées, «ce qui a permis de lancer pas mal de projets». Il citera l'exemple de «la ferme d'Azzefoun pour l'élevage de la dorade et du loup de mer». Selon le ministre, ce sont en tout 22 projets qui vont effectivement entrer en production grâce à un soutien financier de l'Etat de l'ordre de 2,240 milliards de DA. A propos de commercialisation, le ministre a rappelé l'ouverture prochaine de huit marchés de gros dans la perspective de réguler le marché. Non sans rappeler l'ouverture d'autres ports de pêche et des projets d'expansion, «ceci en vue de permettre à toute notre flottille de ne plus rencontrer de contraintes», a expliqué le ministre. Au sujet de la formation, le ministre dira que des efforts sont fournis dans ce sens, car «le manque de professionnalisme se fait ressentir et nous devons organiser en permanence des cycles de formation». Smaïn Mimoun a enfin annoncé l'organisation des assises sur la pêche qui se tiendront en octobre 2010. Z. A.