Le Maghreb : Le groupe Cevital envisage de lancer un méga projet d'un coût global de 20 milliards de dollars au niveau de la wilaya de Boumerdès. Pouvez-vous nous en dire plus ? Issâd Rebrab : Ce sera exactement à Cap Djinet à l'embouchure de l'oued Isser. Nous prévoyons de réaliser le plus grand port de la région, lequel va s'étendre au départ sur 1500 hectares, dont 30% seront gagnés sur la mer. Ce complexe portuaire sera donc constitué d'un port, d'un chantier naval en plus d'une unité de fabrication de containers. Juste à côté, nous allons implanter un complexe sidérurgique, 7 projets dans la pétrochimie, une centrale électrique de 1200 mégawatts qui devra répondre aux besoins du complexe et une unité de fabrication de voitures d'une capacité de production de 250 000 véhicules par an. Une unité de dessalement d'eau de mer, sera également installée. Nous avons prévu, en outre, d'accueillir plusieurs PME et PMI qui seront chargée de faire de la sous-traitance que ce soit pour l'usine de voitures, ou pour les différents complexes. Le projet sera d'un coût global de 20 milliards de dollars et créera 100.000 emplois directs et près d'un million d'emplois indirects. On va dégager 15 milliards de dollars à l'exportation à l'horizon 2015 et plus de 30 milliards de dollars hors hydrocarbures à l'horizon 2025. Nous prévoyons également de créer à quelques 10 kilomètres de ce complexe une nouvelle ville de 250 000 habitants avec des centres de recherche, des hôtels, des hôpitaux, des universités. Tous cela sera relié à l'aéroport d'Alger par un train rapide et une autoroute. L'on pourra donc rallier Cap Djinet à partir de l'aéroport d'Alger en 10 mn. Il faut dire que le complexe sera relié à l'autoroute Est-Ouest et à la rocade Nord du chemin de fer. Nous avons, par ailleurs, tout fait pour que ce complexe ne génère pas de pollution. C'est un projet inédit pour cette région. Nous avons voulu concentrer toutes ces activités dans une même région pour des raisons de logistique. C'est de cette seule façon que le complexe de fabrication de voitures, celui de la fabrication de containers et le chantier naval seront compétitifs. C'est l'intégration de très grands projets qui nous permettra d'avoir des produits concurrentiels sur le plan international. Nous aurons plusieurs partenaires sur ce projet. Nous avons pris contact avec des entreprises sud-coréennes qui sont partantes, et nous avons contacté des entreprises européennes et américaines qui sont intéressées.
Pourrions-nous avoir une idée des entreprises qui sont intéressées par ce projet ? Nous pouvons donner l'exemple de l'entreprise Posco, qui est un grand un sidérurgiste sud-coréen. Pour ce qui est de la pétrochimie, une société américaine est partante. Pour la réalisation du port plusieurs entreprises sont intéressées, qu'elles soient danoises, allemandes, sud-coréennes ou américaines. Il faut signaler que le port aura une capacité énorme et pourra accueillir de grands containers qui vont venir des Amériques et d'Asie. Ce sera une sorte de plate-forme dans le bassin méditerranéen. Nous devons faire vite pour la réalisation de ce projet car nous risquons de faire face à une forte concurrence. Les Marocains sont en passe de réaliser un projet similaire Tandja Med, les Egyptien veulent réaliser un port de 4000 hectares, il y a aussi les Tunisiens. La seule chose en plus que nous avons par rapport à nos concurrents sont les complexes industriels qui vont être intégrés dans le port et nous avons, bien entendu, beaucoup plus de tact.
Justement, dans vos différentes interventions vous avez à chaque fois évoqué les obstacles que vous rencontrez en tant qu'investisseur, que ce soit au niveau des lenteurs bureaucratiques ou en matière de foncier. Ne craignez-vous pas de vous trouver encore une fois face à ces problèmes ? Je ne vous cache pas que sans l'aide de l'Etat nous ne pouvons pas réaliser ce projet. Et l'Etat ne peut pas réaliser ce projet sans nous. Nous allons donc demander au plus haut niveau de l'Etat les aides nécessaires à la concrétisation de ce projet. Si nous n'avons pas le soutien entier de l'Etat, il sera difficile de réaliser ce projet. C'est pour cela que nous allons solliciter les plus hautes autorités de l'Etat et c'est ce que j'ai déclaré lors de mon intervention aux Assises nationales sur l'industrie. Propos recueillis par Samira G.
M. Issad Rebrab envisage la réalisation d'un méga complexe industriel intégré Cevital sort la grosse artillerie ! Le groupe Cevital, drivé par M. Issad Rebrab, vient de passer à la vitesse grand V, en annonçant la construction prochaine d'un méga complexe industriel intégré à l'embouchure de l'oued Isser. Cet ambitieux projet qui accueillera un complexe sidérurgique d'une capacité de production de 10 millions de tonnes par an, verra également l'implantation d'une unité de production d'aluminium, sept projets pétrochimiques, des chantiers navals, des unités de construction automobile, de fabrication de conteneurs, de dessalement d'eau de mer ainsi qu'une centrale électrique de 1200 MW. Selon les estimations, ce nouveau géant de l'industrie algérienne coûtera la bagatelle de 20 milliards de dollars et générera à l'horizon 2015, plus de 100 000 emplois directs et pas moins d'un million d'emplois indirects. Il est attendu de ce "monstre", auquel vont s'associer un panel d'investisseurs sud-coréens, américains, européens et japonais, un volume annuel d'exportation hors hydrocarbures de l'ordre de 15 milliards de dollars US. Ce projet de grande envergure intitulé "Cap 2015", nécessitera une assiette foncière de 1 500 hectares et sera doté d'un quai qui s'étalera sur 20 kilomètres. Aussi, ledit complexe, laisse-t-on savoir, constituera une véritable base pour le trafic des containers en provenance d'Asie ou des Etats-Unis. Une fois réalisé, ce complexe intégré balisera la voie vers la réalisation d'une ville nouvelle qui comptera quelque 250 000 habitants et qui sera dotée de toutes les infrastructures nécessaires. Au plan social, le complexe industriel et énergétique intégré pourrait contribuer activement à la baisse du taux de chômage estimé actuellement à 12,3%. Faut-il encore rappeler que le groupe Cevital qui affiche un chiffre d'affaires de 1,3 milliard de dollars US et qui emploie quelque 5 500 travailleurs, s'est lancé depuis plusieurs années déjà dans la sidérurgie et la métallurgie. Il s'est ensuite versé dans l'industrie agro-alimentaire, pour se lancer dans la réalisation du verre plat, le préfabriqué et prochainement la grande distribution. Un exemple parfait de réussite qui met en exergue tant l'engagement de son patron, que la stratégie de développement adoptée depuis quelques années déjà.