La loi de finances complémentaire 2009 n'a pas fait que des mécontents parmi les patrons. En effet, des chefs d'entreprise soutiennent plusieurs mesures contenues dans la loi de finance complémentaire pour 2009, entrée en vigueur fin juillet et visant à réduire les importations et à renforcer le contrôle de l'Etat sur le commerce extérieur. La loi de finances complémentaire 2009, décriée par plusieurs patrons, est saluée par d'autres chefs d'entreprise, dont le P-DG du groupe Cevital, M. Issad Rebrab. De sa part, l'Association des opérateurs économiques algériens s'est félicitée, samedi, des mesures prévues par la loi de finances complémentaire, soulignant que celle-ci était " porteuse de nouvelles marques de la stratégie nationale de développement ". L'association a, dans un communiqué, salué les mesures visant à accorder " la priorité aux dépenses à l'investissement au lieu des dépenses à la consommation, la protection de la consommation de produits indispensables et la réduction de la consommation de produits superflus " ainsi que la suppression des crédits bancaires destinés à l'achat de véhicules. L'association a, par ailleurs, mis en exergue les mesures consacrant " la participation à hauteur de 30% de partenaires algériens concernant l'importation dans le cadre du partenariat ". En effet, après avoir salué la politique de l'Etat visant à " renforcer le dispositif de la production nationale dans le cadre de la concurrence internationale pour que le produit national puisse remplacer progressivement celui de l'importation ", l'association a souligné, dans ce sens, " la nécessité d'organiser le modèle de consommation nationale de manière à conforter le pouvoir d'achat du citoyen en matière de produits de consommation indispensables", a ajouté le communiqué. Cependant, parmi ces mesures figure notamment l'instauration du crédit documentaire comme unique mode de paiement des importations. Le transfert libre, moyen préféré des importateurs, n'est plus autorisé. Plus de 90% des importations de marchandises et 50% de services étaient payés via le transfert libre, un mode qui n'oblige pas les importateurs de disposer d'une importante trésorerie. Il est à dire que l'Algérie est devenue un véritable dépotoir pour les produits usagés et contrefaits. Les importateurs importent des engins et des camions qui ne roulent plus, ou des produits de contrefaçon dangereux pour la santé publique. Il était temps que le gouvernement prenne des mesures pour réguler les importations. Ces dernières ont atteint les 40 milliards de dollars en 2008, en augmentation de 300% par rapport à 2002, d'où le marché est devenu un grand bazar pour les produits chinois et européens. De nombreux importateurs utilisent des registres de commerce établis avec de fausses identités pour importer et ne pas payer les impôts et les taxes. Résultat : le marché algérien est inondé de produits en provenance du monde entier à des prix imbattables qui concurrencent fortement les producteurs locaux, qui travaillent dans la transparence. En plus des importateurs de produits de large consommation, la suppression du transfert libre pénalise aussi les constructeurs de véhicules qui font le dépôt-vente en Algérie, en fournissant à leurs filiales et représentants locaux les véhicules sans aucune contrepartie financière. Les concessionnaires automobiles n'ont pas tenu leurs engagements en Algérie d'investir dans le montage, ni dans la production de véhicules. En instaurant les nouvelles mesures, le gouvernement se met aussi en position de force. Hamid.S