Les réactions des chefs d'entreprise par rapport à la loi de finances complémentaire 2009 ne cessent de s'accroître. En effet, la panique règne dans le milieu des affaires en Algérie. Les mesures apportées par le gouvernement dans la loi de finances complémentaire 2009 suscitent encore de vives réactions de la part du patronat algérien. Des dispositions considérées comme impopulaires et qui ne vont pas dans le sens de la préservation de l'intérêt national et du pouvoir d'achat des Algériens. Parmi ces mesures, il convient de mettre l'accent sur la suppression du crédit à la consommation, hormis le crédit à l'immobilier. La réaction du patronat s'est portée sur les mesures prises sur l'importation. Celles-ci stipulent à ce que "le paiement des importations s'effectue obligatoirement au moyen du seul crédit documentaire". Cette mesure, contenue dans la loi de finances complémentaire pour 2009, fait craindre le pire aux patrons algériens, producteurs et importateurs. Les nouvelles dispositions qui visent, selon le gouvernement, à contenir les importations, obligent les sociétés qui importent des services ou d'autres produits d'immobiliser dans leurs banques au minimum 25% du montant de la marchandise durant la période allant de la commande à la réception de la marchandise. Cette période peut s'étaler sur plusieurs mois. Pour sa part, l'industriel Larbi Ouahmed, souligne que la réduction des importations, "doit commencer d'abord par la promulgation de textes adaptés régissant le marché algérien, et lever toute équivoque dans les futures décisions, entre l'importation de produits intrants, qui, elle génère la richesse, la création de l'emploi et une valeur ajoutée; et l'importation dans le cadre de la revente en l'état." Selon ses dires, la LFC 2009, qui a imposé le crédit documentaire, "pénalise l'entreprise par des frais supplémentaires, qui, par conséquent, se répercuteront en dernier lieu sur le prix de vente." Ajouter à cela, "la lenteur dans le traitement des dossiers d'importation et l'entrave à l'entreprise dans son cycle de production", réplique-t-il. En effet, cette option de paiement est en contradiction avec la politique visant la protection de la qualité des produits et la compétitivité de l'entreprise. L'industrie national veut aller plus loin en affirmant que "les problèmes qui se posent à l'entreprise sont plus profonds et devraient être pris en charge sérieusement et traités de façon économique". Larbi Ouahmed a mis l'accent aussi sur les ressources humaines et la formation qui reste très insuffisante et inadaptée aux besoins socioéconomiques, "d'où la nécessité d'un soutien de l'Etat sous forme d'encouragement par le levier fiscal, et qui devrait être orienté davantage vers les entreprises de production pour continuer à adopter la politique de l'emploi et de la formation" et d'enchaîner par l'appel à "la réduction du taux de la TVA pour permettre au pouvoir d'achat de s'améliorer, l'autre élément, qui est l'exonération de l'impôt sur la distribution des résultats IBS, qui a été déjà soumis à l'impôt." Tous ces éléments sont des sources d'encouragement nécessaires pour la PME et la croissance économique. Larbi Ouahmed a estimé, qu'"une large concertation s'impose, afin de saisir les problèmes objectifs pour avoir une meilleure réponse des pouvoirs publics." Yazid Idir