Les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009 a amplement suscité l'agitation des patrons et grandement nourri les craintes des citoyens. Les chefs d'entreprise estiment que ladite loi met en péril l'économie nationale, alors que les citoyens sont toujours dans le flou après l'interdiction du crédit à la consommation. Dans cette optique, des efforts d'explication des nouvelles dispositions introduites par la loi de finance complémentaire 2009, notamment celles relatives aux procédures bancaires applicables aux opérations du commerce extérieur. En effet, le crédit documentaire est l'instrument par excellence de sécurisation des transactions du commerce international, beaucoup de registres de commerce sont délivrés à des personnes mais sont gérés par d'autres. La mesure répond à une situation où malheureusement se sont développées des pratiques frauduleuses sur des opérations d'importation par l'utilisation des registres de commerce et la démultiplication de procurations. Dans cette optique, le Président-directeur général de la Banque Extérieur d'Algérie, accompagné de son staff, organise une série de rencontres régionales avec sa clientèle de la banque du centre, de l'est de l'ouest et du sud du pays en faveur des chefs des grandes, petites et moyennes entreprises. En effet, selon un communiqué de presse émanant de la BEA, la première rencontre, où seront invités les dirigeants des entreprises clients de la BEA de la région centre (Alger-centre, Alger-periphérie et Blida) aura lieu le dimanche prochain. A ce titre, la BEA compte adopter ainsi une approche de proximité à l'effet d'apporter les éclairages nécessaires et de répondre aux attentes et préoccupations de sa clientèle. Des commentaires et des explications seront développés, à cette occasion, à l'endroit de ses clients afin de les rassurer et leur démontrer les bienfaits de la politique menée par les pouvoirs publics et déclinée notamment dans le cadre de la loi de finance complémentaire 2009 et de les assurer d'un accompagnement soutenu, de la part de leur banque, dans le cadre de leur politique de développement et d'exploitation. Toutefois, selon les propos du gouvernement, la politique de développement économique impulsée par l'Etat requiert des mesures appropriées de consolidation pour la création, le maintien et la sauvegarde de la PME, vulnérable par essence aux fluctuations du marché. Il est à noter, dans ce sens, que la LFC 2009 n'est qu'une suite des mesures prises déjà par le gouvernement dans les lois de finances précédentes, en vue d'améliorer l'environnement entrepreneurial et de promouvoir les activités à forte valeur ajoutée. A citer dans ce cadre, l'allègement de la pression fiscale sur les entreprises décidé dans la loi de finances pour 2008, notamment la réduction de l'IBS, ramené de 25% à 19%, au profit des activités de production de biens, du BTP et du tourisme. Ajouter à cela, la décision concernant l'exonération de l'IRG pour une durée de 5 années, au profit des promoteurs éligibles à l'aide du Fonds national de soutien au micro-crédit ainsi que le renforcement des garanties pour la couverture des risques de financement des crédits d'investissement consentis aux PME. D'une manière générale, cette loi a introduit plusieurs mesures pratiques à l'effet d'améliorer l'environnement entrepreneurial, à travers la mise en place d'un comité de pilotage pour étudier les différentes contraintes auxquelles font face les PME, notamment la problématique du financement. A ce propos, l'augmentation du niveau de garantie des crédits aux PME dont le plafond passera de 50 à 250 millions DA, l'élargissement de la garantie de l'Etat au FGAR, l'amélioration du traitement des dossiers de crédits aux PME par les banques et la création des filiales, par les banques, qui seront chargées du capital investissement et du leasing. Yazid Idir