Le président Abdelaziz Bouteflika a appelé les entreprises algériennes à investir davantage pour récupérer le marché national et contribuer à réduire les importations qui ont fortement augmenté ces dernières années. Le chef de l'Etat, qui s'exprimait à l'issue de sa réunion, jeudi avec le ministre des Finances, Karim Djoudi, consacrée à l'évaluation du secteur des finances, a également encouragé les entreprises nationales à partir à la conquête de nouveaux marchés à l'étranger. Dans ce contexte, le gouvernement est appelé à valoriser et mettre en oeuvre l'ensemble des encouragements et incitations déjà arrêtés en faveur de l'investissement local et de poursuivre la remise à niveau de l'outil industriel public encore viable tout en y encourageant des partenariats de qualité. Bouteflika a, également, assuré que l'Etat poursuivra ses programmes d'investissements avec un montant qui dépassera largement celui déjà avancé (150 milliards de dollars pour la période 2010-2014). Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait expliquait auparavant, dans son exposé, que les investissements publics ont tiré la croissance économique vers le haut en 2008, avec un taux de croissance de 6% hors hydrocarbures. Dans ses remarques et directives sur ce dossier, le président de la République a, par ailleurs, abordé la crise mondiale et ses implications, relevant que c'est grâce aux choix prudents qu'elle a effectués tout au long de cette décennie que l'Algérie arrive à maintenir, aujourd'hui, sa dynamique de développement. Le chef de l'Etat a ajouté qu'il s'agit donc de "poursuivre et de suivre de près cette même politique de prudence, à travers la rigueur et la lutte contre tout abus dans la dépense publique, et en nous attelant encore davantage à promouvoir une diversification économique et de nouvelles recettes pour le pays". La crise économique mondiale a montré, selon Bouteflika, l'ampleur de la dépendance du pays envers le marché mondial des hydrocarbures qui constituent 98% des exportations de l'Algérie. Pour sortir de cette dépendance dangereuse, le chef de l'Etat a demandé à Djoudi d'accélérer la réforme bancaire et d'encourager l'investissement productif. "La réforme des systèmes bancaire et financier doit se poursuivre pour les moderniser et en accroître l'efficacité. L'économie de marché se consolidera également, mais tout cela ne saurait aboutir à un libéralisme incontrôlé mettant en cause les intérêts de la collectivité nationale", a conclu le président de la République. Il faut dire que le financement du développement a franchi des pas appréciables durant les douze derniers mois, notamment à travers une amélioration du financement des micro-projets créateurs d'emplois, la mise en oeuvre des directives du chef de l'Etat sur cette question l'année dernière a déjà conduit à une amélioration de près de 150% du volume des micro-projets financés par les banques, une meilleure incitation au financement des investissements des petites et moyennes entreprises (PME) grâce à l'octroi de la qualité de garantie d'Etat à la couverture de ces crédits, et en multipliant par cinq les montants garantis, le développement des mécanismes et institutions de leasing au bénéfice de produits industriels locaux, ainsi que l'ouverture en cours de filiales des banques publiques, de leasing et de capital investissement au niveau de chaque wilaya. Adnane Cherih