Prenant les devants, les organisations patronales comptent soumettre une plateforme de suggestions au chef de l'exécutif qu'elles souhaitent rencontrer avant la prochaine tripartite. Les syndicats autonomes menacent, pour leur part, de recourir à des actions de protestation. Les syndicats autonomes et le patronat préparent, chacun à sa manière, cette rentrée sociale qui, coïncidant avec deux grands événements : la rentrée scolaire et le ramadan, s'annonce difficile eu égard à la flambée, sans précédent, enregistrée dans les prix des produits de première nécessité (pomme de terre, huile de table, produits laitiers, semoule…). Les différentes organisations patronales s'attellent ainsi à préparer des propositions qu'elles souhaiteraient transmettre au Chef du gouvernement dans l'objectif de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Dans ce sens, ces organisations comptent tenir une rencontre la première semaine du mois de septembre prochain afin de coordonner leurs propositions. Au menu de ce rendez-vous, les questions de l'inflation, la dégradation du pouvoir d'achat de la majeure partie des citoyens ainsi que le bilan des activités des deux dernières années de l'activité économique dans notre pays. Il s'agit, en effet, de dresser une plateforme de suggestions que les organisations patronales comptent présenter au chef de l'exécutif qu'elles souhaiteraient rencontrer avant la tripartite. Les patrons tiennent à leur position relative à la nécessité de soutenir la production nationale et la rendre accessible au pouvoir d'achat actuel du citoyen car le Salaire minimum garanti (Snmg) fixé à 12 000 DA, ne peut répondre qu'aux besoins minimum à savoir le pain et le lait, estiment-ils. Tout en saluant la dernière mesure relative à la suppression de la TVA sur la pomme de terre importée, les patrons appellent à appliquer cette mesure sur la production locale et ce en vue non seulement de préserver le pouvoir d'achat, mais aussi de protéger les postes d'emploi et sauver les entreprises nationales. Contrairement aux organisations patronales, les différents syndicats comptent exprimer leurs doléances en rangs dispersés. Les dernières déclarations du secrétaire national de la Centrale syndicale (UGTA) à Annaba relative à «l'amélioration sensible des conditions de vie des travailleurs à la faveur de la revalorisation du SNMG» n'ont pas laissé indifférents les syndicats autonomes. Les porte-paroles du Conseil des lycées d'Alger (Cla ), du Snapap et du Cnes, ont estimé, dans des interventions à la presse, que les déclarations de Sidi Saïd étaient «loin de refléter la réalité car plus de quatre millions de travailleurs vivent dans des conditions de précarité». Ces syndicats ont, rappelons-le, brandi la menace de recourir à de larges mouvements de protestation dès la rentrée sociale si les autorités publiques ne prennent pas des mesures urgentes pour remédier à la crise actuelle.