L'Algérie pourrait exporter pour un montant de 5 milliards de dollars dans cinq ans si elle développait immédiatement son industrie pétrochimique, a affirmé mercredi le consultant et vice-président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), M. Ali Bey Nasri. Selon ce professionnel, qui a pris part aux assises nationales sur la stratégie industrielle, l'Algérie dispose, par exemple, d'immenses gisements d'éthane, un produit de base de l'industrie pétrochimique, "très faiblement exporté par l'Algérie, alors qu'il peut représenter un puissant levier de développement de la chaîne". Le secteur de la pétrochimie représente donc un important débouché pour l'économie nationale. Un fait dont sont conscient les pouvoirs publics qui, dans l'élaboration de l'avant-projet sur la nouvelle stratégie industrielle, octroient une bonne place à la promotion et au développement de ce domaine. Concernant ces assises, M. Ali Bey a estimé que leur intérêt réside dans le fait qu'elles ont servi à mettre en évidence les avantages comparatifs décisifs dont dispose l'Algérie grâce à ses ressources naturelles, et devraient ainsi permettre de rattraper quelque peu le "retard de 20 ans accumulé en matière d'investissements dans la pétrochimie". Ce problème a été relevé par la commission pétrochimie, a-t-il indiqué, en notant que l'Algérie était pourtant pionnière dans le domaine pétrochimique avec la réalisation, dès 1967, d'un complexe d'ammoniac et d'engrais azotés. Ces assises ont permis justement de mettre en exergue cet avantage comparatif et proposent une stratégie de valorisation du gaz et sa déclinaison, les industries pétrochimiques, s'est-il félicité. C'est ainsi que l'atelier, qui a regroupé les opérateurs dans la filière de la pétrochimie et les engrais, a arrêté de façon consensuelle, une feuille de route où ont été examinées les questions les plus sensibles qui permettent le développement de ce secteur. Parmi celles-ci, qui sont à la fois liées aux conditions dans lesquelles seront mis en œuvre les avantages comparatifs, on peut citer la disponibilité du gaz, le prix auquel il est livré aux investisseurs, les conditions d'ouverture du marché, les conditions du partenariat. Cette feuille de route s'est basée sur l'expérience déjà vécue de la Sonatrach dans ce domaine. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que du point de vue législation, la loi est claire, dans la mesure où la pétrochimie est ouverte à l'investissement privé, national et étranger. En intégrant, dans la liste des secteurs à promouvoir, la pétrochimie, la nouvelle stratégie industrielle s'appuie sur un secteur déjà bien mis en place. En effet, le ministère de l'Energie et des Mines a, depuis des années, décidé de se renforcer dans la pétrochimie. Pour cela l'Algérie a prévu d'investir 10 milliards de dollars dans les mégaprojets de Sonatrach. Ces projets ont suscité l'intérêt des plus grandes firmes internationales.