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Le musée du bardo grouille pour Lucy
Deuxième festival panafricain d'Alger
Publié dans Le Maghreb le 15 - 07 - 2009


L'évènement dans l'évènement du PANAF est sans nul doute la venue de Lucy, l'ancêtre de l'humanité le 07 juillet dernier à Alger. Arrivée du musée d'Addis Abbeba en Ethiopie d'ou elle n'est sortie qu'une seule fois pour aller aux Etats Unis, Lucy qui a un espace aménagé pour elle toute celle au niveau du musée du Bardo suscite une telle curiosité qu'au bardo les habitudes administratives ont été bouleversée. C'est connu à Alger, les musée ferment les samedi parce que les week end çà travaille. Et bien ce samedi là, un monde fou avait fait le pieds de grue pendant des heures au niveau de cette institution " fermé" et devant l'insistance du public venue parfois de très loin (Kabylie, Annaba, Setif, Blida…) pour voir les ossements de cet australopithèques, l'administrateur a du lâcher pour ouvrir nette ses portiques. Une première d'après les dires des conservateurs du musée. Du jamais vu de mémoire de gens qui travaillent au musée depuis plus d'une décennie! " Je me rappelle que dans les années 80 c'était comme çà. Des bus, des groupes venaient par quantité. C'était noir de monde à cette époque là, puis plus rien." se rappelle ce fonctionnaire qui dit que Lucy lui rappelle justement le temps ou le bardo ne désemplissait pas. Pas de photo à prendre dans la salle ou il y a Lucy avec plein de renseignement affichés autour. Là aussi c'était presque la bagarre entre les visiteurs et les conservateurs du musée. "Ils pensent que c'est parce qu'ils viennent de loin, ils peuvent repartir avec au moins une photo de Lucy. Difficile de leur mettre dans la tête que c'est interdit. Ils grognent" explique encore le caissier qui nous fait savoir que le samedi dernier il y a eu à peu prés 200 visiteurs " un record pour une institution qui ne reçoit en temps normal pas plus de six visiteurs par jour." Selon lui, l'arrivée de Lucy a fait monté les visites en flèches : " nous avons une moyenne de 100 visites par jour " affirme t-il. Du jamais vu ces dernières années ou aucun évènement n'a fait autant de plein même pas l'expo des bijoux traditionnels qui a pourtant reçu du monde. Dans son lit transparent, on expliquait sur un écriteau tout blanc écrit en noir que Lucy ou ce qu'il en reste, c'était 52 ossements représentant 40% du squelette de l'ancêtre de l'humanité qui avait 20 ans et qui date de 3.2 millions d'années. Sexe : féminin. Capacité crânienne estimée à 400 cm3, taille, 1 à 1.20m, poids 20 à 25 kg. Voici pour la carte d'identité de Lucy qui avait par ailleurs un régime alimentaire omnivore : ( feuilles, fruits, petits animaux, insectes, ou peut être quelques charognes. Elle utilisait des outils très rudimentaires, sorte de galets brisés grossièrement. Comme l'a dit la ministre de la Culture, Khalida Toumi, il est vrai que Lucy est la star du Panaf. Du fait qu'elle continue d'intéresser et d'attirer du monde, un peu comme les spectacles lyriques qui s'organisent un peu partout dans nos arènes, Lucy est sans conteste la vedette du Panaf. Pour la voir, faut payer 20DA, un prix symbolique proféré juste dans les musées, parce-qu'ailleurs, les évènements du Panaf sont tous gratis. D'où vient le nom de Lucy ? Exhumée il y a tout juste trente cinq ans dans les collines éthiopiennes de l'Afar, le 24 novembre 1974, le plus célèbre fossile hominidé a perdu, depuis, son titre de plus lointaine ancêtre de l'humanité. Pourtant, Lucy occupe toujours une place de choix dans notre arbre généalogique. C'est un véritable cri de joie et d'excitation qui s'échappe, ce matin du dimanche 24 novembre 1974, dans les collines éthiopiennes de Hadar, de la bouche de l'étudiant en paléontologie américain Tom Gray. Alertés, ses collègues de la mission franco-américaine de l'Afar (International Afar Research Expedition) accourent, en prenant soin de ne pas fouler du pied quelque fossile hominidé… et restent bouche bée devant le spectacle qui s'offre à eux. La suite de l'histoire fait aujourd'hui partie de la légende de la paléontologie humaine. De retour au camp de base de Sidi Hakoma, les chercheurs, les guides et les ouvriers appartenant à l'ethnie Afar fêtent la fabuleuse découverte. Le champagne coule à la santé de l'hominidé fossile exhumé de sa gangue de terre, et le petit magnétophone du campement joue le célèbre air des Beatles, Lucy in the sky with diamonds. À l'unanimité, la décision est prise de baptiser du nom de Lucy la nouvelle venue dans la famille déjà bien garnie des lointains ancêtres de notre espèce actuelle, Homo sapiens. " C'était surtout beaucoup plus simple à prononcer que le nom savant du genre auquel elle appartenait, Australopithecus ! ", raconte Maurice Taïeb. Qui est donc cette Lucy, qui va remporter un succès médiatique sans précédent, et occuper pendant de nombreuses années la place enviée de grand-mère de l'Humanité. Ce n'est qu'au terme de travaux de datation complexes, et d'analyses de son squelette en comparaison avec d'autres hominidés connus à l'époque, que son âge et son identité précises seront établis. Yasmine Ben

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