Abbas Mohamed Islam, voici un nom tout nouveau qui " rode " assez souvent sur les planches du Théâtre national algérien (TNA), que dirige depuis 2003 le dramaturge à la plume asséchée, M'hamed Benguettaf. Ce soir à partir de 22h, donc juste après la prière surérogatoire en fonction de laquelle la plupart des établissements culturels de la capitale arrêtent leurs programmes, ce jeune (Abbas Mohamed Islam), sorti de nulle part présentera sa dernière pièce, " Stratège". Sa dernière pièce, parce qu'il en a fait une qui était passée au mois de mai au TNA et qui s'intitulait " Law kounta falestinian " (Si tu étais Palestinien). Une commande pour soutenir les Palestiniens avec des mots moralistes et des images interprétés qui ont très souvent leur sens primaires, lamentablement éculés. Rien de spécial donc dans cette pièce plutôt anecdotique, donc dénués de profondeur surtout qu'elle est bourrée de clichés montrant de façon légère les rivalités entre le Hamas et le Fatah. Ce soir donc Abbas Mohamed Islam, qui est aussi bien comédien sans nom que metteur en scène sans succès, présentera sa toute dernière pièce "Stratège", bouclée en un peu plus d'un mois. Un record ! Mais "Stratège" est un monologue, donc pas lourde comme pièce et de surcroît, c'est Abbas Mohamed Islam lui même qui assure l'unique rôle ainsi que la mise en scène, donc sa propre direction artistique.Dans cette pièce, il aborde le thème assez flou, de " la vie moderne". L'on ne sait pas trop ce que c'est que cette " vie moderne " dont ce néophyte metteur en scène veut nous parler, mais " vie moderne " est en soi un concept four-tout qui autorise toutes les divagations. Dans "Stratège", Abbas Mohamed Islam campera le rôle unique de Djerada. Tout ce qu'il y a de moraliste et de conventionnel puisque ce Djerada n'aspire qu'à fonder un foyer. Quelle plate ambition abordée pour une énième fois, de façon tout aussi plate ! L'intrigue de " cette ambition " viendrait écoutez bien de sa calvitie ! Un homme qui n'assume donc pas son physique et qui développe de façon démesurée toute sorte de complexe. Pour dissimuler cette " imperfection " physique, Djerada va user et abuser de tous les subterfuges, à commencer par les chapeaux de paille, les perruques et autres. Dans un soubresaut presque naturelle, ce personnage décide de vaincre son complexe, une ouverture assez intéressante pour le théâtre. Mais vaincre veut dire qu'il va sans porte le chapeau demander la main de Dounia. Le monde moderne serait ici plus l'argent que le physique, mais bon. Le public qui ira voir ce soir cette pièce trouvera un décor dépouillé : Un porte-manteau, un tapis et un tabouret, font office d'une chambre à coucher. D'une durée d'une heure dix minutes, cette pièce de théâtre est écrite par Hassan Tilani et adaptée par Kamel Djayeb. Selon Abbas, cette tragi-comédie pourrait se prolonger selon l'ambiance et l'intérêt porté par le public. Si celui-ci réagit positivement, le comédien, stimulé et encouragé pourrait laisser vagabonder son inspiration et son improvisation. Sinon il s'en tiendra à sa feuille de route. A partir du 10 septembre prochain, ce monologue voyagera à Tipaza, le 11, à Baraki, les 12, 13, 14 et 15 septembre à Tamanrasset et le 17 à Béjaïa. En projets, Abbas a mis en scène une pièce de théâtre pour enfants intitulée "Des enfants mais…", dont la générale est prévue avant la fin de l'année. Il prépare également deux pièces de théâtre pour adultes, la première s'intitule "République des vieilles filles" et la seconde porte le nom de "Bani clown", prévues pour l'an 2010. Du jamais vu au théâtre : autant de projets en même temps, pour enfants, pour adultes, pour les deux….on croirait même que ce néophyte sera le sauveur de notre 4ème art ! Yasmine Ben