Dans un entretien publié dans le journal «les Afriques», Gilles Bonafi, économiste financier français, a estimé que trois nations industrielles dominent présentement le marché. Selon lui, «le Japon possède le plus grand groupe automobile du monde, Toyota. L'allemand Volkswagen est le plus grand constructeur européen et vient d'avaler Porsche dans l'idée de faire avancer ses propres projets de dominer le marché mondial.» L'Allemagne dispose également de deux autres acteurs mondiaux, Daimler et BMW, tandis qu'aux Etats-Unis les entreprise autrefois nommées les «Big Three» «les trois grands», Ford, Chrysler et General Motors (GM)] font tout leur possible pour étendre leurs propres parts du marché mondial sur les nouveaux marchés en Asie. Pour le cas de General Motors et donc du conflit pour l'avenir d'Opel, Bonafi a affirmé que le directoire de GM a chargé le directeur exécutif de GM, Fritz Henderson, d'élaborer pour la prochaine réunion du directoire, début septembre, un plan de restructuration pour GM-Europe, y compris un concept de financement de 4,3 milliards de dollars et en tant que propriétaire d'Opel, General Motors devait garder toutes les issues ouvertes. Certes existent les deux offres de Magna et de RHJ International, qui sont restées sur la table , mais selon le directoire, il était aussi nécessaire de vérifier l'éventualité de GM de conserver Opel sur la base de conditions révisées. Par ailleurs, Gilles Bonafi estime que ce nouveau plan prévoit que «GM reçoit environ 3 milliards d'euros pour Opel et Vauxhall des gouvernements américain, britannique, espagnol ainsi que d'autres Etats européens.» Pour le gouvernement américain une telle décision relevait uniquement de GM et le gouvernement s'abstenait d'intervenir, bien qu'il ait investi 50 milliards d'euros dans General Motors en devenant ainsi l'actionnaire majoritaire de l'entreprise. Ce qui est clair, selon Bonafi, c'est que «le conflit pour Opel est un élément de la lutte internationale pour la domination du marché automobile mondial.» Evoquant, les prévisions 2010 sur les plus gros constructeurs et leurs parts de marché, l'économiste français estime, la part de Volkswagen, à 19.5%, Toyota, Honda, Mazda, Suzuki à 14,4%, PSA Peugeot Citroën à 12,7%, et à la dernière place, Daewoo, Hyundai, Samsung avec une part de 5,3%. S'agissant des perspectives de restructuration du secteur automobile, pour Bonafi de gros changements vont se produire. «Actuellement, le marché automobile mondial résiste car il est soutenu par les primes à la casse qui se termineront toutes. Je prévois pour ma part une baisse de 25 % pour 2010.Il faut de plus tenir compte de la taxe carbone.» Concernant les voitures propres, Bonafi a affirmé que «la technologie n'est pas au point et seules les voitures hybrides tirent leur épingle du jeu. La Toyota Prius et la Honda Insight dominent le marché», avant d'ajouter que «la technologie hybride coûte pour le moment très cher. Connaissant le pouvoir d'achat en Algérie, cela me paraît difficile à envisager.» Cependant, l'économiste estime que «cette filière est totalement internationalisée et implique de multiples sous-traitants et surtout un savoir-faire organisationnel et technologique impliquant d'investir massivement dans la ressource humaine car ce n'est pas une question uniquement d'argent.» Pour l'Algérie, l'économiste français à posé la question sur l'existence du savoir-faire managérial en Algérie. Selon lui, «l'intégration totale est une utopie avec des pertes financières considérables pour l'Algérie du fait à la fois de l'étroitesse de son marché et du pouvoir d'achat de ses citoyens.» Bonafi estime préférable de «développer le CKD (Completely Knocked Down) une méthode utilisée par les constructeurs automobiles pour assembler certains de leurs véhicules à l'étranger, dans le but de les commercialiser sur place, en utilisant les droits de douane plus faibles.» Le SKD (Semi Complete Knocked Down) peut être aussi envisagé car il permet une intégration locale plus poussée. Il faudrait, selon lui, «créer des partenariats avec la Chine , la France, l'Allemagne et la Corée du Sud dans ce sens.» Il estime que le cadre de l'Algérie, la construction devrait être régionale (Afrique). Synthèse Yazid Idir