Depuis que les pouvoirs publics ont commencé à travailler à rendre l'environnement national économique interne favorable à l'adaptation de nos entreprises à entrer dans l'ère du libéralisme, la question devrait se poser de savoir si les populations, et les travailleurs du secteur public économique et même du secteur privé ont fini par admettre progressivement que les réformes engagées constituent un mal nécessaire. Certainement que les compressions des personnels compris comme charriées par les réformes ne doivent pas susciter l'adhésion aux réformes dans la mesure où ceux qui ont été mis au chômage n'ont pas été aidés à se recycler, à la fois en terme d'emplois ou en terme de formation d'adaptation à d'autres emplois, alors qu'il est déjà difficile de satisfaire tous les demandeurs d'un premier emploi, dans un contexte où n'existe pas une indemnisation pour impossibilité à trouver un emploi, quelle que soit la nature de celui ci. Il n'y a ni allocation versée en fonction du dernier salaire pour les travailleurs mis au chômage jusqu'au bénéfice d'un autre emploi ni allocation d'intégration sociale pour ceux qui n'ont jamais trouvé un emploi. Quelle est la durée moyenne de recherche d'un emploi ? On ne dispose pas de statistiques en la matière, ce qui revient à admettre qu'il est extrêmement difficile d'expliquer la portée des réformes et surtout leur efficacité. Indifférence par rapport aux réformes ou résignation, sachant que, de toute façon, elles seront appliquées compte tenu qu'il est répété à maintes fois qu'elles sont imposées comme unique modèle économique dans le monde comme nous est imposée également la mondialisation. On dit bien pour les pays même développés qu'il est fini l'Etat providence, mais une réflexion devrait quand même s'engager pour offrir des compensations à ceux qui sont au chômage parce qu'ils ont perdu leur emploi ou parce qu'ils n'ont jamais trouvé un emploi, un premier emploi, car la citoyenneté s'exprime également et surtout par l'intégration sociale. Les privatisations seraient-elles alors justifiées pour accroître le parc des postes de travail en évitant les dissolutions des entreprises, et donc les mises au chômage ? Certainement que la privatisation est considérée comme un «moyen en vue de parvenir à une fin», qui est celle d'élever les performances, parfois de sauver l'entreprise et même l'activité en question. Lorsque l'Etat donne son accord à une série d'opérations qui vont des cessions partielles aux cessions totales des actifs d'entreprises, il ne s'agit pas de privatiser pour seulement privatiser et dire que les réformes ont avancé car les réformes ne se résument pas aux privatisations. Il est évident également que le processus de privatisation va durer dans le temps. On ne vend pas et on n'achète pas des entreprises comme on fait le marché. Des entreprises sont privatisables, d'autres ne le sont pas. Pour ceux qui soutiennent qu'on ne doit pas privatiser une entreprise rentable, il faudrait revenir aux missions de l'Etat. Un Etat garant ou gérant ? Il y a des activités considérées comme stratégiques pour l'Etat et il y en a qui ne le sont pas et qui pourraient être prises en charge par le secteur privé. N.B