Douze années de commercialisation et deux générations ont déjà promené la vision du 4X4 compact, imaginée par Toyota en 1989, sur les divers marchés du globe. Le Rav 4, créateur de son propre segment, poursuit aujourd'hui son destin de leader avec l'ambition de grimper encore en gamme. Un vrai challenge que le constructeur aborde sans céder à la facilité. Avec plus de deux millions d'exemplaires vendus depuis son lancement en 1994, le Rav 4 peut assurément s'appuyer sur un succès commercial des plus flatteurs pour préparer, comme il se doit, les premiers pas de sa troisième génération . Un avantage donc, mais des écueils également. Comment, en effet, ne pas attendre au tournant ce véhicule qui a donné au marché des SUV de nouveaux débouchés ? Douze ans que Toyota a compacté le 4X4 loisirs et douze années que ce marché mute. L'an dernier, le marché français des SUV s'établissait à 120 537 immatriculations, en progression de 15 % par rapport à 2004. Sur ce total, le segment luxe s'attribuait 22,8 % des ventes, la famille des 4X4 classiques représentait 23,9 % des transactions, alors que le segment du 4X4 compact focalisait sur lui la majorité des intérêts de la clientèle avec 53,2 % des ventes. Alors, lorsque le véhicule qui est à l'origine de ce succès affiche un nouveau visage, l'équipe commerciale du constructeur-iniateur refuse de parler de suite logique mais plutôt de défi et de virage à bien négocier. Pour l'heure, le client donne raison au constructeur. Puisqu'en moins de trois mois, le réseau français a déjà enregistré 6 000 commandes et la filiale a revu à la hausse ses objectifs à 13 000 unités (contre 11 600 à l'origine). La direction commerciale serait même en train de faire le nécessaire pour éviter les soucis d'approvisionnement. A l'heure actuelle, les délais de livraison oscillent, par ailleurs, entre trois et quatre mois. Le modèle le plus populaire ? Question stupide, le Diesel, évidemment. L'an dernier, sur le segment des SUV compacts, 90 % des ventes étaient, en effet, réalisées par des moteurs à gasoil. De facto, Toyota a beaucoup misé sur ces versions Diesel qui ne peuvent, précisons le tout de suite, être associées qu'à la boîte manuelle 6 rapports. Outre le moteur essence 2,0 VVT-i 152 chevaux, disponible en boîte manuelle 5 rapports ou en boîte automatique à 4 rapports, le nouveau Rav 4 affiche deux motorisations Diesel. La première, un bloc 2,2 D-4D de 136 chevaux. Faisant preuve de performances routières très agréables, ce moteur est d'ailleurs celui qui s'allie le mieux à l'ensemble de la machine. Souple et coupleux, il renvoie un sentiment de sûreté et de contrôle en toutes circonstances. Le nerveux 2,2 D-4D de 177 chevaux, emprunté à l'Avensis, procure quant à lui de belles sensations sur route mais peut effrayer les plus frileux sur des chemins moins balisés. Cette dernière version Diesel, flanquée du nom Clean Power, équipe la version haut de gamme du modèle. Avec une vitesse de pointe de 200 km/h et une accélération de 0 à 100 km/h en 9,3 secondes, le Rav 4 Clean Power est, en effet, l'étendard de la gamme. Et pas seulement par les performances de son moteur. La roue de secours, disposée sur la porte du coffre des autres modèles, disparaît ici totalement. Elle n'est en effet plus nécessaire puisque cette version Luxe est montée sur des pneus de technologie de roulage à plat. Sellerie cuir, sièges chauffants à réglage électrique, GPS, système Bluetooth, caméra arrière d'aide au stationnement, cette version voit même sa silhouette se différencier quelque peu du reste de la gamme. Notamment en accueillant une calandre singulière, des élargisseurs d'ailes, des optiques spécifiques et des jantes en alliage léger de 18 pouces. Un must qui ne doit pas faire oublier le très bon niveau d'équipement du reste de la gamme. Autant d'agréments qui s'ajoutent à un dessin intérieur des plus agréables. Car, sur ce point, Toyota franchit encore un palier. Par la qualité de finition, bien sûr. Mais également par le dynamisme insufflé dans l'espace intérieur. Avec cette console centrale scindée en deux parties, l'originalité de l'habitacle se fait l'un des points forts de Rav 4. Son identité est ainsi clairement marquée. Le SUV de Toyota ne fait pas dans la banalité. Il y va, avant toute chose, de la préservation de son leadership. Car, c'est là le défi majeur du constructeur japonais : muer en gardant ses adeptes, tout en pénétrant à petits pas vers le segment des SUV haut de gamme. Donner longue vie à une success story n'est pas chose aisée. Les premiers échos venant des concessionnaires plaident en tous les cas en la faveur des options prises par Toyota.