Dans son discours devant les Nations unies, le Président avait énoncé sa conviction que les pays du Maghreb ont intérêt à se rapprocher sur le plan économique pour réussir dans la complémentarité leur développement au profit des populations. La même approche avait été développée en son temps à l'adresse des pays arabes. Dans ce qui pouvait apparaître comme un nouveau cadre de coopération interarabe, suite à la tenue du sommet arabe au Koweït et consacré à l'économie, il avait dit que des pays comme l'Algérie et l'Egypte pourront et voudront accueillir les programmes arabes agricoles dans une perspective arabe. Tout peut être envisagé dans les discours, y compris les dividendes qui en seront tirés très prochainement. Tout, d'ailleurs, devait se faire très prochainement, à chaque sommet arabe, mais rien, bien sûr, ne s'est fait et tout était resté discours. Il est connu que ce n'est pas l'économie qui divise les pays arabes, ni qui les empêche de se rapprocher en se rappelant que l'avenir appartient aux ensembles régionaux. Serait-il possible de presque fusionner leurs intérêts sur le plan économique et de se comporter comme " un ", quand sont mis au rebut les traitements destinés à lever les obstacles politiques qui sont, pour certains, le transfert de la responsabilité sur leur politique extérieure et leur politique de défense vers des puissances étrangères ? Il en est de même pour ce qui concerne plus particulièrement les pays du Maghreb qui refusent de se lier pour le meilleur et qui préfèrent se désunir pour le pire. Que pèseront-ils en affectionnant les parcours en solitaire par rapport à chacun de ses voisins frontaliers ? Que pèseront-ils en tant qu'économies séparées face à une économie intégrée de l'Union européenne par exemple ? Il est arrivé que par moments, quand se ravive l'idée du Maghreb pour en faire une rente politicienne, soit exprimée la conviction qu'il faudrait impérativement qu'existe un groupe de réflexion à haut niveau chargé de l'amélioration de l'environnement des entreprises maghrébines par secteur d'activité, avec même un régime des aides pour favoriser l'innovation, plus particulièrement dans les secteurs menacés par la mondialisation, quand bien même que la compétence en matière de politique industrielle reste encore l'apanage des pays en toute souveraineté, en attendant une intégration totale. Il est déjà arrivé que l'on évoque la nécessité d'une politique agricole concertée, une politique de l'eau concertée, le dégagement de terres arables au Maghreb qui s'inscrirait dans une politique arabe de sécurité alimentaire. La relance, par exemple, de la politique industrielle se fait en cloisonnement au sein du Maghreb. Chacun ignore l'autre, et tous ne travaillent pas en complémentarité l'un de l'autre, ratant, ainsi, bien des opportunités alors que cette relance devrait faire la priorité de l'ensemble dans un cadre de concertation et même de soumission à des directives d'harmonisation. Ces pays ratent l'opportunité de se faire coordonner par un titulaire désigné au portefeuille des industries et qui pourra recentrer les efforts communautaires maghrébins sur l'emploi et la croissance, de façon à rendre compétitive l'économie maghrébine. La relance industrielle fera ainsi partie des priorités de l'ensemble et avec une cohérence organisée. La même remarque est faite pour les questions agricoles Or, chacun a sa propre vision de ce qu'il voudrait faire chez lui, de l'industrie qu'il voudrait lancer ou relancer, en fonction du poids que celle-ci possède dans l'ensemble de son économie. Même remarque pour l'agriculture. N.B