L'industrie automobile, secteur encore vierge en Algérie, intéresse les investisseurs français. La possibilité de créer à l'avenir des unités de montage de voitures dans le cadre d'un partenariat entre investisseurs algériens et français a été, en effet, évoquée, avant-hier soir, à Batna, par l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt. Le diplomate qui effectuait une tournée dans la wilaya des Aurès qui l'a conduit dans plusieurs wilayas de l'Est du pays, a souligné, en substance, que cette activité pourrait venir en appoint de celles déjà en cours, liées à la commercialisation et à la formation dans le secteur automobile. Intervenant au cours d'une séance de travail tenue dans un hôtel de Batna, en présence des responsables de la Chambre de commerce et d'industrie "Aurès", d'opérateurs économiques et de concessionnaires locaux représentant des constructeurs automobiles français, le diplomate a affirmé que l'effort actuellement déployé par l'Algérie en matière de développement des infrastructures de base, notamment le projet de l'autoroute Est-Ouest, encouragent l'investissement dans ce domaine. Le chef de la mission diplomatique française en Algérie a fait part, à ce propos, de la volonté des investisseurs français à promouvoir une offre de prestations de qualité dans le domaine de l'industrie automobile. Le gouvernement, faut-il-le dire, est depuis trois ans en contact avec plusieurs grandes entreprises étrangères afin de trouver un partenaire pour la mise en place d'une entreprise publique d'industrie automobile, notamment le montage de véhicules. Chose qui a été confirmée, dernièrement, par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, qui avait déclaré que le gouvernement est actuellement en négociation avec un groupe étranger pour l'installation d'une usine de construction automobile, en partenariat avec l'Algérie. Le projet prévoit un taux d'intégration de 15% de composants automobiles fabriqués sur place avant d'arriver à 40% après 5 ans. L'existence des sous-traitants, qui sont au nombre de 200, au même titre que l'industrie hydrocarbure et pétrochimique ainsi que l'existence d'une industrie de la sidérurgie, du verre et du plastique, sont considérés comme les matières premières essentielles pour la réussite d'une telle industrie. De son côté, l'association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) envisage de soumettre prochainement aux pouvoirs publics une étude sur les perspectives d'implantation en Algérie d'une industrie de fabrication de véhicules touristiques. Cette étude, à laquelle sont également associés l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (UPIAM) ainsi que le Forum des chefs d'entreprise (FCE), s'est, notamment, penchée sur les différentes conditions nécessaires pour l'avènement d'une telle industrie en Algérie. Pour le président de l'AC2A, les pouvoirs publics devraient soutenir cette industrie à travers un régime incitatif préférentiel pour les constructeurs qui veulent fabriquer en Algérie, suggérant, entre autres, de lever la taxe sur les véhicules neufs fabriqués localement, et de faciliter l'accès au foncier au profit de ces constructeurs. A. C.