Pour la première fois au niveau mondial, des données satellitaires à haute résolution, gratuites et prêtes à l'emploi, sont désormais disponibles pour surveiller les forêts et contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, annonce la FAO qui vient de lancer, en partenariat avec d'autres organisations, un système de monitorage amélioré dans le cadre de l'Evaluation mondiale des ressources forestières. "Il s'agit là d'une révolution en matière de monitorage des forêts. Jamais auparavant des données de ce genre n'avaient été fournies directement aux utilisateurs des pays en développement. Le monitorage sera moins cher, plus précis et plus transparent pour les pays qui veulent participer à la réduction des émissions de la déforestation et de la dégradation des forêts", selon la FAO. Les forêts de la planète sont en tête de l'actualité mondiale à l'heure où les négociations sur le changement climatique semblent converger vers un accord sur les modalités de réduction des émissions des forêts qui pourrait être conclu en décembre 2009 à Copenhague. Un mécanisme pour réduire les émissions de la déforestation et de la dégradation des forêts (plus communément appelé REDD, acronyme anglais pour Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation) serait une percée dans la lutte contre le changement climatique et représenterait un des domaines où les plus grands progrès sont attendus lors de la conférence de Copenhague. C'est la première fois qu'un programme mondial sur les forêts a le potentiel de générer des profits importants pour les pays en développement. Selon M. Diouf, le mécanisme REDD non seulement atténuerait l'impact sur le climat mais apporterait aussi les ressources requises pour améliorer à la fois les moyens d'existence, l'effort de conservation et la sécurité alimentaire. Pour que le mécanisme REDD puisse fonctionner, il faudra résoudre un certain nombre de questions auparavant. Une des pierres angulaires est constituée par les systèmes de mesure, d'information et de vérification des systèmes de carbone, qui doivent être mis en place pour le calcul du carbone et des paiements de manière appropriée et transparente. Aujourd'hui, la majorité des pays en développement ne disposent pas de systèmes de monitorage suffisants. La télédétection par satellite fournit depuis plus de 30 ans des images de la Terre. La technologie et la science associée ont largement amélioré la connaissance et la perception de notre planète. "L'Evaluation mondiale des ressources forestières par la FAO n'a pas de précédent à plus d'un titre. Il s'agit de l'utilisation la plus complète et la plus poussée des données satellitaires à haute résolution. L'utilisation des images Landsat permet d'obtenir des estimations sûres et objectives des changements du couvert forestier et de la configuration des terres au niveau mondial", indique Jeffrey Eidenshink, directeur du Centre américain EROS (U.S. Geological Survey Earth Resources Observation and Science). Les autres partenaires de la FAO comprennent l'Université d'Etat du Dakota du Sud et le Centre de recherche conjoint Etats-Unis-Union européenne.Le système de monitorage délivre des données sur un échantillon mondial comprenant 13 000 emplacements géographiques et fournit des outils pour leur interprétation. Il est conçu de manière à améliorer les informations régionales et mondiales sur les changements intervenus aux forêts dans le cadre de l'Evaluation mondiale des ressources forestières de la FAO.Au niveau des pays, il est possible d'étoffer l'échantillon pour mesurer de manière efficace et à moindre coût les tendances des forêts nationales. Dalila B.