L'oléiculture en Algérie est une mine d'or mais mal exploitée malheureu-sement. Une filière qui recèle d'énorme potentialités. Selon, les prévisions des responsables du secteur agricole, la production d'huile d'olive pourrait atteindre 50 000 tonnes en 2010 avec l'entrée en production des nouvelles plantations. Actuellement, cette filière se concentre dans certaines wilayas comme Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira qui ont produit, à elles seules en 2008, 179180 hectolitres sur une superficie de 102 893 ha, soit 51% de la production nationale et environ 44% du verger national oléicole. Ces trois wilayas sont spécialisées beaucoup plus dans la production d'huile, puisque la conservation en saumure pour la même année, n'était que de 2 720 quintaux. Concernant l'olive de table, la wilaya de Mascara figure en première position avec une production de 181 780 qx issus d'un verger de 1 225 900 d'oliviers répartis sur 10 333 ha. La wilaya de Relizane arrive en deuxième place avec 125 160 qx et 723 000 oliviers répartis sur 6 913 hectares. Le reste étant réparti sur les autres, wilayas du pays avec des superficies et un nombre d'oliviers qui se rapetissent d'une wilaya à l'autre jusqu'à Adrar où on ne recense aucun arbre de cette espèce. Selon des statistiques établies par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la superficie oléicole est passée de 209 730 ha en 2003 à 263 352 ha en 2006, soit une extension de 16 622 ha en trois ans. "C'est peu!", estiment les observateurs qui se basent dans leur approche sur la comparaison avec les superficies cultivées au Maroc et en Tunisie. Ces deux pays, en effet, consacrent des étendues allant jusqu'à 600 000 ha (dont 36,7% irrigués) pour le premier et 1,6 million d'hectares, soit 33% des terres agricoles, pour le second. Ce qui nous laisse à déduire le peu d'intérêt que suscite cette culture auprès de nos agriculteurs. Avec un peu plus d'intérêt à accorder à cette filière ,l'Algérie peut promouvoir l'oléiculture et se positionner sur le marché mondial comme l'a fait la Tunisie. Ce pays voisin œuvre même dans l'importation de cargaisons d'olives en provenance d'Algérie pour les transformer en huile et l'exporter par la suite. Dès lors, on se pose la question pourquoi l'Algérie qui est actuellement 8e producteur mondial d'huile d'olive ne puisse pas faire la même chose. Car jusque-là, en dépit des efforts de tous les intervenants dans la filière qui tentent difficilement de satisfaire les besoins nationaux en la matière - la hausse des prix en témoigne - cette filière demeure à la traîne en Algérie par rapport à ses voisins immédiats, bien qu'elle soit huitième producteur au monde. Autrement dit, l'oléiculture est carrément un métier d'avenir d'autant plus que l'Algérie est un pays à vocation agricole. Et la culture de l'olivier s'adapte bien avec le climat semi aride qui caractérise l'Algérie. De nos jours le retour à la culture oléicole est certes laborieux, les jeunes n'ont pas appris les pratiques et les usages en la matière. Néanmoins, il n'est jamais trop tard pour bien faire, il suffit juste de retrousser ses manches! Dalila B.