Réalité n Le lancement de la campagne oléicole, à la mi-novembre dernière, et l'annonce d'une récolte exceptionnelle et fructueuse dans certaines régions du pays, ont à nouveau remis sur le tapis le dossier de la filière oléicole. Avec une production nationale en huile d'olive qui a atteint en 2006 près de 350 000 hectolitres produits par 29 995 980 oliviers, répartis sur une superficie de 263 352 ha, l'oléiculture en Algérie occupe une place importante. La production d'huile pourrait atteindre 50 000 tonnes à l'horizon 2010 avec l'entrée en production des nouvelles plantations. Actuellement, cette filière se concentre dans les wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira qui ont produit, à elles seules en 2006, 179 180 hectolitres sur une superficie de 102 893 ha, soit 51% de la production nationale et environ 44% du verger national oléicole. Ces trois wilayas de la Kabylie sont spécialisées beaucoup plus dans la production d'huile, puisque la conservation en saumure pour la même année, n'était que de 2 720 quintaux. Concernant cette filière (l'olive de table), la wilaya de Mascara figure en première position avec une production de 181 780 qx issus d'un verger de 1 225 900 oliviers répartis sur 10 333 ha. La wilaya de Relizane arrive en deuxième place avec 125 160 qx et 723 000 oliviers répartis sur 6 913 hectares. Le reste étant réparti sur les autres wilayas du pays avec des superficies et un nombre d'oliviers qui se rapetissent d'une wilaya à l'autre jusqu'à Adrar où on ne recense aucun arbre de cette espèce. Selon des statistiques établies par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la superficie oléicole est passée de 209 730 ha en 2003 à 263 352 ha en 2006, soit une extension de 16 622 ha en trois ans. «C'est peu !», estiment les observateurs qui se basent dans leur approche sur la comparaison avec les superficies cultivées au Maroc et en Tunisie. Ces deux pays, en effet, consacrent des étendues allant jusqu'à 600 000 ha (dont 36,7% irrigués) pour le premier et 1,6 million d'hectares, soit 33% des terres agricoles, pour le second. Ce qui nous laisse à déduire le peu d'intérêt que suscite ce produit auprès de nos agriculteurs. En dépit des efforts de tous les intervenants dans la filière qui tentent difficilement de satisfaire les besoins nationaux en la matière – la hausse des prix en témoigne – cette filière demeure à la traîne en Algérie par rapport à ses voisins immédiats, bien qu'elle soit huitième producteur au monde. En effet, les prévisions de certaines wilayas pour cette année, ont annoncé une saison prometteuse. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, deuxième productrice au niveau national après Béjaïa, la direction des services agricoles table sur une récolte de 600 000 qx d'olives, soit un peu plus du double de la compagne oléicole écoulée. Les mêmes services à Bouira s'attendent à une production qui pourrait être de 5 millions de litres d'huile. Cette abondance est due à une pluviométrie favorable et au phénomène de saisonnement ayant permis une non pratique de gaulage. Toutefois, les chiffres avancés concernant la filière oléicole ne doivent pas nous faire perdre de vue les contraintes multiples auxquelles elle fait face.