Pour une pension modeste de 15 000 DA ou de 25 000 DA, le simple citoyen algérien ne peut subvenir à ses besoins. Faire le marché est devenu une corvée dans le sens le plus large du terme. Le gouvernement a approuvé récemment le décret relatif à la création de l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes, visant à réguler les marchés et à lutter contre la spéculation. L'Office se chargera de constituer un stock stratégique pour maintenir les prix à un niveau acceptable et garantir la sécurité en ce qui concerne certains aliments. Si l'on prend en considération cela, il serait toutefois évident qu'une telle mesure contribuera à la baisse des prix. Mais, si on analyse les dernières déclarations du ministre du Commerce, cette possibilité est remise en cause sur le terrain. En effet, hier, lors d'une rencontre nationale avec les cadres de son secteur organisée au siège de l'Agence nationale de la promotion de l'exportation (Algex), le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub, s'est exprimé sur ce point tantôt en justifiant et expliquant la flambée des prix en disant que c'est lié aux facteurs économiques mondiaux, tantôt en se contredisant en disant que les agents de contrôle travaillent régulièrement sur le terrain. «On nous reproche souvent que le ministère est absent, mais nos agents de contrôle travaillent sur le terrain malgré le fait qu'ils subissent quotidiennement des harcèlements de la part des commerçants, des attaques et des menaces», a-t-il affirmé avant d'ajouter ; «Les prix certes ne doivent pas être exagérés, on œuvre pour ramener les prix à la baisse, mais généralement la hausse des prix est liée aux facteurs économiques mondiaux , la problématique des prix est universelle. Si le prix de la viande par exemple des volailles notamment, arrive à 350 DA le kg c'est parce que l'aliment de bétail est importé, les engrais sont importés, tout est importé», a-t-il expliqué. Il ajoutera dans le même contexte, que «nous nous intervenons surtout sur les prix des produits subventionnés par l'Etat tels, le sucre, l'huile, la semoule, la farine, le pain, les céréales, et l'essence. Pour le reste c'est la liberté du marché, l'agent de contrôle n'est pas habilité, ni censé de contrôler les prix, mais plutôt de contrôler le registre du commerce, la qualité du produit, et les factures. Notre rôle consiste en revanche à encourager la concurrence loyale», a-t-il lancé. Dans ce cas là, la question qui doit être posée, est en quoi consiste le rôle de l'agent de contrôle s'il n'est pas censé à contrôler les prix ? Ou encore s'il est réellement agressé, n'est-il pas justifiable qu'en tant que représentant de l'Etat de prendre des réactions fermes et juridiques quant à ce genre d'harcèlements ? Le ministère fuit-il ses missions ou démissionne carrément. Par ailleurs, lors de son intervention, le ministre a appelé ses cadres à prendre plus de responsabilité et à œuvrer à contrôler les marchés de proximité dans toutes les communes. «Vous êtes appelés à contrôler tous les marchés, vous devez homologuer pour lutter contre l'anarchie, la mauvaise gestion, l'insécurité et l'hygiène, vous devez coopérer et travailler avec les autres institutions étatiques tels la gendarmerie, les autres ministères pour lutter contre la fraude, l'informel et la contrefaçon», a-t-il martelé. Il a souligné, en outre, que les entreprises algériennes doivent dorénavant obligatoirement soumettre le dépôt des comptes sociaux de leurs activités datant de janvier jusqu'au 13 juillet, au niveau du Centre national du registre du commerce (CNRC), afin d'afficher un bulletin annuel des activités de ces entreprises. M. Djaâboub, a fait savoir que 63 000 entreprises ont été sanctionnées à cause du non-respect de ces mesures, les sanctions qui sont introduites dans la nouvelle loi de finances complémentaire pour 2009, prévoient une amende de 30 millions de centimes, l'interdiction d'importation pour ces entreprises et bien d'autres sanctions. Au sujet de la lutte contre la contrefaçon, il annoncera que, désormais et à compter du 2 novembre toutes les pièces de rechange qui ne proviennent pas des pays d'origine avec justifications seront bloquée et rejetées. Ainsi, le ministre a rappelé dans le cadre de la relance de son secteur, qu'une enveloppe financière de l'ordre de 47 milliards de dinars a été débloquée dans le cadre du prochain quinquennat 2010/2014, afin de combler le déficit enregistré dans le manque d'infrastructures commerciales, notamment la réalisation de nouvelles directions, des chambres de commerce, des marchés de gros, des abattoirs, des laboratoires, ainsi que le recrutement de plus de 1000 nouveaux agents de contrôle. Wassila M.