Ils revendent le blé au prix de 4500DA le quintal alors qu'ils s'approvisionnent à l'Office algérien interprofessionnel des céréales au prix de 2000DA le quintal. Le commerce informel et la contrebande feront l'objet d'un conseil interministériel au courant de cette semaine. Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, qui a fait cette annonce jeudi, en marge des séances plénières de l'APN, a révélé qu'«une action concertée avec les secteurs concernés (police, gendarmerie, santé, commerce) sera mise en oeuvre pour résorber ce fléau». Le gouvernement algérien a opté pour la solution «la moins contraignante et la plus pragmatique. La stratégie consiste à attirer les commerçants informels dans le réseau formel. Nous n'allons pas les chasser, ce n'est pas la politique du gourdin que nous cherchons à pratiquer», a-t-il assuré. Concrètement, comment le gouvernement compte agir? L'Exécutif ne semble pas dégager une vision claire pour le moment. Cependant, Djaâboub affirme à ce propos: «Le projet de 100 locaux commerciaux par commune, ainsi que les programmes de création de marchés de proximité et de gros vont dans ce sens.» Plus prolixe, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait déclaré à ce sujet que la première option à entreprendre serait «la fiscalisation du commerce informel à travers un régime incitatif». Par ailleurs, l'on notera que Djaâboub a contesté le chiffre «démesuré» d'un million de commerçants présents sur le marché parallèle, en l'absence de données fiables et vérifiées. Revenant sur les dernières secousses ayant frappé le marché, principalement les produits de large consommation, le ministre a affirmé que son département a tout fait pour atténuer l'impact, sur le consommateur algérien, de la flambée des prix de certains produits de base sur les marchés mondiaux. Concernant le contrôle des prix, le ministre a estimé insuffisant le nombre des agents de contrôle des prix tout en affirmant qu'«ils tentent de mener à bien leur mission». Quant à la flambée des prix, M.Djaâboub a souligné la libéralisation des prix, excepté ceux du pain et du lait, rappelant la subvention du prix du lait (15DA le litre), qui coûte au Trésor 20 milliards de dinars an. Par ailleurs, le ministre accuse les minotiers privés et publics d'être derrière la cherté du blé, ajoutant que ceux-ci revendent le blé au prix de 4500DA le quintal alors qu'ils s'approvisionnent à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) au prix de 2000DA le quintal. «Ce qui nous interpelle à examiner la situation ensemble: ministère, Oaic et minotiers», a-t-il dit. En ce qui concerne la pomme de terre, le ministre a admis que celle importée dernièrement «est de mauvaise qualité par rapport au produit local» mais, a-t-il précisé, «la pomme de terre importée compte parmi les 38 qualités autorisées à l'importation en Algérie». Jusqu'à hier, une quantité de 66.000 tonnes de pomme de terre a été importée dont 1000 tonnes ont été saisies «pour mauvaise conservation», selon le ministre. S'agissant du principe de la libéralisation du commerce, le ministre a relevé une tendance au monopole sur le marché. Ce qui a amené son département à redéfinir les quotas du marché pour les opérateurs économiques fixés par le nouvel amendement relatif à la loi de la concurrence à 45 pour un seul opérateur ou un groupe d'opérateurs, outre l'amendement relatif à la réduction du capital des entreprises importatrices de certains produits fixé actuellement à 20 millions de DA. Quant à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le ministre a indiqué qu'une nouvelle offre sur les tarifs douaniers, récemment approuvée par le gouvernement, a été soumise à l'OMC, il y a une dizaine de jours. La date du dixième round de négociations entre l'OMC et l'Algérie sera fixée en fonction de la réponse. Djaâboub, qui a refusé de révéler le détail de cette offre, a reconnu néanmoins que l'Algérie «trouve des difficultés avec certains pays membres de l'OMC». L'on peut citer, entre autres, l'Union européenne, les Etats-Unis, le Brésil. Les négociations semblent bien avancées avec dix-neuf pays, «avec lesquels l'Algérie espère signer des accords avant la fin de l'année.»