Dans un discours prononcé en son nom par le ministre délégué aux Affaires magrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, au sommet d'Abuja du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, avant-hier, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a souligné que les recommandations du Groupe de haut niveau de l'Union africaine sur le Darfour sont "une opportunité réelle à saisir par le gouvernement du Soudan et les mouvements rebelles afin de régler cette crise dans le fond et de manière durable". Ainsi, "Leur implication de bonne foi dans leur mise en œuvre est cruciale pour la stabilité à long terme du Soudan et de son environnement immédiat", a affirmé le chef de l'Etat. Dans ce contexte, il a indiqué que "les recommandations qui nous semblent pertinentes, devraient se traduire par l'adoption d'une feuille de route fixant les voies et moyens les plus appropriés afin de parvenir à la paix et à la réconciliation au Darfour". Analysant les recommandations développées dans le rapport du Groupe M'beki, le chef de l'Etat a estimé qu'"il était important de consolider le rôle moteur de l'Union africaine, avec l'appui de ses partenaires, dans la conduite du processus politique au Darfour". A cet effet, le président de la République a appelé la communauté internationale et l'Organisation des Nations unies à soutenir les efforts de l'Union africaine au Darfour. La crise du Darfour, a rappelé le président Bouteflika, "a été prise en charge dès son déclenchement par l'Union africaine, notamment dans le cadre de la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS), qui a permis, par la suite, de préparer le terrain à la mise en place de l'Opération hybride UA-ONU pour le Darfour (MINUAD)". D'autre part, le chef de l'Etat a estimé que "Nous devons continuer à accorder une attention particulière à l'Accord global de paix au Darfour, signé le 5 mai 2006, encourager tous les efforts des partisans de la paix et, notamment, ceux des autorités soudanaises pour faire valoir les droits des victimes dans le conflit du Darfour". Par ailleurs, M. Bouteflika, a rappelé que la décision de la Cour pénale internationale à l'encontre du président soudanais Omar Al-Bachir, qui a été "à juste titre, d'ailleurs, dénoncée par l'Union africaine, en plus d'être contre- productive, ne sert manifestement ni l'impératif de justice ni l'exigence de paix au Darfour". En outre, il a appelé l'Union africaine à tirer "les enseignements de sa gestion des crises et à aborder une nouvelle étape en ayant en vue le nécessaire passage du maintien de la paix à l'édification de la paix par le développement". Le chef de l'Etat a, par ailleurs, invité ses pairs à "imaginer des méthodes permettant à l'Union africaine, non seulement de régler les différends, mais surtout d'empêcher leur survenance". Dans ce cadre, le président de la République a souligné que "Notre attachement partagé à la paix, à la sécurité et à la stabilité de l'Afrique commande une meilleure coordination de nos initiatives en vue de fédérer nos efforts au service d'une capacité concrète de prévention des conflits et de gestion des crises sur le continent africain". Le président de la République s'est, par ailleurs, félicité du rapprochement entre le Soudan et le Tchad, dont l'engagement à respecter intégralement les différents accords qu'ils ont signés en vue de normaliser leurs relations, "est indéniablement un facteur déterminant dans l'instauration d'une paix globale dans la sous-région". S'agissant de la situation en Somalie et en Guinée, le chef de l'Etat a estimé que ce sont "deux défis qu'il faudra relever dans l'urgence, car ils placent l'Union africaine à la croisée des chemins". Pour ce qui est de la situation en Guinée, le président Bouteflika a réitéré l'appui de l'Algérie aux efforts africains en cours, dans le cadre de l'Union africaine, comme au sein de la Cedeao, en vue d'un règlement définitif de la crise guinéenne fondé sur le retour à l'ordre constitutionnel. Zineb B.