Les concepts de souveraineté et de défense revêtent actuellement plusieurs dimensions. Militaire, il va s'en dire, mais aussi économique. C'est ainsi qu'en premier lieu il y a le concept de sécurité alimentaire. Néanmoins, l'industrie joue un rôle clé dans la sécurité et la souveraineté nationale. C'est ce rôle justement que le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, M. Abdelmalek Guenaizia, a voulu mettre en avant, hier, à Alger, à l'occasion de la première rencontre avec les chercheurs algériens établis à l'étranger. Celui-ci insistera sur la nécessité pour le pays de s'appuyer sur un appareil industriel capable de développer certaines technologies clés, notamment celles en rapport avec la souveraineté nationale. M. Guenaïzia a également affirmé que le développement d'une industrie nationale est une "condition essentielle" pour une défense nationale viable. "Le défi scientifique est à notre portée et l'Algérie a les potentialités et la volonté de le relever", a-t-il dit, ajoutant que l'implication des chercheurs algériens établis à l'étranger "doit être perçue dans un esprit de continuité". Pour que ce genre de rencontres aboutisse à des résultats concrets, le ministre a formulé des propositions, comme la création d'une cellule de veille à l'écoute des chercheurs et la désignation d'un comité directeur chargé de suivre, de façon permanente, les travaux de recherche. Il a, également, suggéré de permettre l'accès aux chercheurs à la revue mensuelle El-Djeïch pour publier leurs travaux de recherche. Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia, a indiqué que son ministère encourage toutes les initiatives visant à réunir les compétences nationales, où qu'elles soient, pour pouvoir relever le défi du développement technologique. A ce titre, il a noté que le développement global "est basé aujourd'hui essentiellement sur la Recherche scientifique et le développement technologique", relevant la nécessité de mettre en réseau toutes les compétences nationales, qu'elles soient en Algérie ou à l'étranger, pour se consacrer à des thèmes précis et prioritaires. "L'Algérie s'est engagée, depuis quelques années, dans une dynamique de développement technologique qui va s'accélérer avec la mise en conformité des différents programmes de recherche", a-t-il rappelé. Par ailleurs, M. Harraoubia a fait remarquer que la contribution des chercheurs algériens établis à l'étranger à l'effort national du développement technologique et à l'amélioration du niveau scientifique est "une vérité éclatante". Organisée par le ministère de la Défense nationale en collaboration avec celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, cette manifestation scientifique débattra, trois jours durant, de divers thèmes, comme "Matériaux et énergétique", "Informatique et intelligence artificielle", "Technologies de l'information et de la communication" et "Systèmes robotisés". Elle débattra également au sein d'ateliers spécialisés des problématiques du développement technologique et industriel, notamment, le cheminement de l'idée de recherche vers le projet de recherche, la mise en place d'un réseau d'échange entre chercheurs nationaux, et la valorisation des résultats de recherche. Les travaux de cette rencontre seront sanctionnés par l'adoption d'une série de recommandations.