Une délégation de chefs d'entreprise français est en visite de trois jours en Algérie depuis aujourd'hui. La délégation est présidée par Yves-Thibault de Silguy, Président de Vinci et Président du Conseil de chefs d'entreprise France-Algérie de Medef International. Cette visite entre dans le cadre des échanges et du partenariat entre le Medef et le FCE. "Nous viendrons en Algérie avec une volonté très affichée de dépasser les conjoncturelles relations tendues", avait déclaré le vice-président du Mouvement des entreprises de France - Medef International, Thierry Courtaigne, en marge des travaux du 3e Forum du réseau des Algériens diplômés des grandes écoles et des universités françaises (Reage), qui s'est déroulé la semaine dernière à Paris. Ainsi donc, près de 70 chefs d'entreprise français feront le déplacement à Alger ; la délégation du Medef sera reçue par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Elle aura également des entretiens avec les ministres des Finances, de l'Industrie et du Commerce. D'ailleurs, une conférence de presse, qui sera animée par Réda Hamiani et le Président du Conseil des chefs d'entreprise de Medef International, est prévue ce mardi. Durant cette visite, le Medef et le FCE travailleront sur l'élaboration d'une feuille de route destinée à structurer les relations entre les deux organisations et définir les priorités de leur coopération. Le document, qui devrait être signé au premier trimestre 2010, s'articule autour de trois axes : échanges d'expériences, coopération entre les PME et coopération entre le Medef et le patronat maghrébin. Premier partenaire économique de l'Algérie (16,5% de part de marché, 10,5 Mds euros de flux croisés), la France est, faut-il le dire, confrontée à une intensification de la concurrence internationale et notamment italienne (11,9% de part de marché) et chinoise (10,2%). Touchée par la crise économique, mais de manière indirecte, l'Algérie devrait connaître une croissance du PIB comprise entre 2 et 3% en 2009 et les opportunités d'investissements y restent très nombreuses. En effet, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a annoncé un nouveau plan d'investissement étatique pour les infrastructures de 150 milliards de US$ pour les cinq prochaines années. Cependant, les récentes mesures annoncées en décembre dernier et complétées par le vote de la loi de finances complémentaire en juillet, sont une nouvelle étape pour la politique économique algérienne qui souhaite notamment renforcer l'investissement productif. Il apparaît donc particulièrement important pour la France, dans ce contexte, d'organiser cette délégation en Algérie afin de rencontrer les principaux décideurs publics et privés, "de leur montrer le rôle moteur joué par les entreprises françaises qui, en étant les premiers investisseurs hors hydrocarbures, emploient directement ou indirectement plus de 100 000 personnes et dont l'effort de formation a été multiplié par cinq depuis 2005", lit-on dans le communiqué du Medef. Ce sera aussi l'occasion de souligner la détermination des entreprises françaises à continuer à participer au développement économique du pays dans de bonnes conditions. Adnane Cherih