La visite d'une délégation du Medef à Alger est une démonstration que les entreprises françaises ne sont pas complètement troublées par la LFC 2009. Les relations entre l'Algérie et la France sont non seulement tout a fait bonnes mais le patronat français espère leur donner plus de consistance. D'ailleurs, une banque d'investissement et un fonds de garantie de l'investissement seront mis en place conjointement. C'est du moins ce qu'a déclaré, hier, le président du Forum des chefs d'entreprise, M. Réda Hamiani, lors de son allocution présentée à l'occasion de la tenue d'une rencontre économique Algéro-française. Cette rencontre a été organisée par le FCE et le Medef, une mission économique composée de 70 hommes en visite à Alger. La création de ces deux structures, " s'avère aujourd'hui être une nécessité incontournable pour soutenir, fortifier et rendre plus faciles nos futures réalisations " a souligné M. Hamiani et d'ajouter qu' " au-delà de l'implication de toutes les institutions concernées par cette politique, il n'en demeure pas moins que, c'est à nous, chefs d'entreprise, qu'il appartient d'investir, pour construire ce grand partenariat économique, à la mesure des ressources exceptionnelles que recèlent nos deux pays ". Le FCE a exprimé sa volonté de reconstruire des partenariats d'exception devant profiter de tous les atouts dont dispose l'Algérie. Cette volonté a été applaudie par la partie française, puisqu'il est prévu un investissement d'un montant estimé à 5 ,3 milliards de dollars à court et moyen termes et ce, dans le but de faire augmenter le montant des IDE français vers l'Algérie estimés en 2008 à 229 millions de dollars. La rencontre entre les deux parties avait pour but de renforcer la confiance entre les entreprises des deux pays. C'est ainsi que le président du FCE a exposé minutieusement les mesures prises dernièrement par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. Il a également fait part des effets de la crise mondiale sur l'économie algérienne, qui a obligé les autorités algériennes à prendre un certain nombre de mesures pour limiter les déséquilibres de la balance des paiements en raison, d'une part de la chute des prix du pétrole, et d'autre part de l'accroissement considérable des importations qui frisent les 40 milliards de dollars en 2008. Evoquant le fait que nos besoins soient couverts seulement par les importations, M. Hamiani a expliqué que l'ouverture du commerce extérieur de l'Algérie doit favoriser le développement des capacités productives nationales. " Nous avons besoin de réaliser un niveau suffisant d'intégration et de diversification de notre économie, de reconstruire une industrie nationale forte, compétitive, intégrée à l'économie mondiale et orientée aussi vers l'exportation. Cette politique nouvelle a besoin d'aides, de conseils et d'appuis de la part de nos partenaires notamment pour le transfert de savoir-faire" a-t-il souligné. Il est clair qu'aujourd'hui, les entreprises françaises commencent à comprendre les nouvelles règles. Elles apportent leur soutien à l'assainissement du commerce extérieur et sont prêtes à accompagner les autorités algériennes dans le développement d'une offre locale dans le cadre d'une nouvelle approche partenariale. En matière d'échanges commerciaux, la France demeure le premier fournisseur aussi bien en 2008 que durant les 9 premiers mois de 2009 ; elle est le quatrième client sur la même période pour ce qui est des exportations. En matière d'investissements, la part de la France est encore relativement modeste et ne correspond pas aux attentes en la matière. Néanmoins, il faut le reconnaître, elle est en progression. Nassima Bensalem