Suite à un interview entretenu par le journaliste, Riyad Hamadi au profil de Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), concernant la poursuite du déroulement de la grève malgré que le gouvernement a répondu favorablement au principale revendication qui est la rétroactivité du régime indemnitaire à partir du 1er janvier 2008. M Meriane a répondu que cela est due suite à l'annulation de la directive n°3 du 30 septembre 2009 par le Premier ministre, qu'il a lui-même signée. Cette directive a supprimé l'effet rétroactif du régime indemnitaire. "Pour nous, c'était une injustice criarde qui avait suscité beaucoup d'inquiétudes et d'interrogations parmi les fonctionnaires". Elle a renforcé davantage la méfiance et le doute. Remettre en cause un acquis social relève du machiavélisme. Jamais de toute l'histoire de l'Algérie contemporaine un tel seuil de harcèlement des fonctionnaires n'a été atteint. D'un coté, des députés ont touché un rappel de 3,3 millions de dinars pour dix mois, et de l'autre, on refuse des miettes pour les enseignants. Grâce à la grande mobilisation, le premier ministre s'est rétracté, le lundi 16 novembre. Le ministre de l'éducation lors d'une rencontre m'a remis la directive qui annule la première. J'ai pris acte, et j'ai convoqué le conseil national pour mardi 17 novembre 2009. Le conseil national a demandé des garanties concernant les primes actuelles à savoir la PRI (prime de rendement individuel). Le ministre de l'Education nationale n'a pas pu la fournir. Nous avions continué la grève. Une semaine après, le mardi 24 novembre, notre revendication est satisfaite. Maintenant, c'est aux enseignants de se décider sur la reprise des cours. Des assemblées générales se tiendront dans les lycées avant qu'un Conseil national ne tranche la question. Le secrétaire de la (Snapest) a indiqué que certes, les élèves sont pénalisés, mais nous sommes des enseignants certifiés, la majorité ont plus de vingt ans d'expérience professionnelle. Des techniques de rattrapage existent à travers le monde, elles seront mises à profit pour récupérer le retard. Les grèves à répétition dans l'éducation nationale démontrent que les doléances des enseignants ne sont pas prises en charge. Les syndicats autonomes ne font pas grève par gaieté de cœur. Nous sommes contraints d'utiliser cette méthode pour faire entendre notre voix. La seule solution, pour éviter d'éventuelle grève, c'est de faire participer les syndicats aux prises de décision. La tripartite va s'organiser sans les syndicats autonomes, la grille des salaires est promulguée sans la participation des syndicats. Conformément aux conventions ratifiées par notre pays, les relations de travail entre administration et salariés, la liberté d'appartenance et l'activité syndicale constituent la pierre angulaire de l'exercice concret du droit syndical. Chez nous cette notion n'est que théorique. Il ne sert à rien de proclamer le multi syndicalisme et le droit syndical sans reconnaître aux syndicats les moyens de leurs actions. Le gouvernement, doit mettre sur place une politique salariale, qui doit tenir compte de l'inflation galopante avec une prime compensatrice, et tenir compte du rang social que doit occuper la classe moyenne. Par ailleurs, M. Meziane Meriane a tenu à préciser que le salaire moyen dans un lycée pour un débutant est d'environ 26 000 dinars. Au cinquième échelon 31 000 dinars. Ce n'est pas suffisant. Les enseignants ont trouvé un surnom à leur salaire, ils l'appellent le sérum. Ce sérum ne dure que dix jours. Pour une vie digne, le salaire d'un enseignant du secondaire ne doit pas être inférieur à 100 000 dinars. Nassim I.