UBS table sur une reprise économique en 2010 mais qui restera inégalement répartie entre marchés émergents et marchés développés et il accroît la surpondération des actifs risqués dans son portefeuille modèle. Dans une étude publiée lundi, économistes et stratégistes de la banque estiment que la volatilité des marchés pourraient augmenter en 2010 et que la valorisation des actions et des obligations des entreprises (le crédit 'corporate') est à "l'équilibre". "Pourtant, nous choisissons d'accroître l'allocation en actions, crédit, matières premières et immobilier coté en 2010", écrivent-ils. "Pourquoi? Parce qu'une économie mondiale en amélioration et la perspective d'une politique de taux plus élevés minent l'investissement en emprunts d'Etat, à taux fixe et indexés sur l'inflation. Le rendement du monétaire va rester très peu attractif", ajoutent-ils. Selon eux, les actions et les obligations corporate "vont probablement surperformer, de même que les matières premières et une sélection de foncières cotées". Ils soulignent toutefois que "dans un monde où le rendement est plus faible et la volatilité plus forte, l'accroissement de l'allocation en actifs à 'risque' n'a de sens que s'il est accompagné d'un profil (de portefeuille) moins cyclique en termes sectoriel et de style". Le paradoxe de ce type de portefeuille (des rendements ajustés au risque moins élevés et une allocation en actifs risqués plus élevée) requiert une redistribution du risque à l'intérieur du portefeuille, expliquent-ils. Géographiquement, UBS a une préférence pour les actions émergentes, surpondère d'une manière égale les actions européennes et américaines et sous-pondère le Japon. Sur le crédit, l'intermédiaire a une préférence pour la catégorie spéculative (high yield) au détriment de la catégorie investissement (investment grade). La composition sectorielle de l'investissement en actions se traduit par un accroissement des technologiques et des valeurs de consommation de base. Le broker relève à surpondérer contre neutre les matériaux de construction. En revanche, il rétrograde les financières de surpondérer à neutre étant donné les performances boursières spectaculaires du secteur cette année. UBS sous-pondère également les industrielles, réduit la surpondération de l'énergie et accroît la sous-pondération des télécoms, secteur dont le broker s'écarte le plus avec les valeurs de consommation de confort. Les stratégistes d'UBS voient plusieurs "catalyseurs" à leur choix d'investissement: le chômage américain devrait atteindre son point haut en 2010, la Fed et les autres banques centrales devraient valider d'ici au deuxième trimestre 2010 le fait que la croissance est "soutenable", les profits des entreprises seront solides. "Le risque à la hausse serait une bulle des prix des actifs (avant tout en Asie). Le principal risque à la baisse reste l'échec de la reprise aux Etats-Unis", soulignent les économistes d'UBS. Ils se disent "prudemment optimistes" sur les perspectives de l'économie mondiale dans les deux années qui viennent. Ils relèvent leur prévision de croissance de l'économie mondiale à +3,6% en 2010 contre 3,3% précédemment (après une récession de 1,1% en 2009). Pour 2011, ils tablent sur une croissance mondiale de 3,7%. Ils s'attendent aussi à une augmentation de la production industrielle mondiale de 5,7% en 2010 et de 5,3% en 2011, après une contraction de 7,4% en 2009. La reprise demeurera dépendante des politiques de relance, estiment les économistes d'UBS, qui disent "ne pas envisager un resserrement des politiques fiscales dans les grandes économies et s'attendre à un mouvement progressif vers une politique monétaire moins accommodante à la mi-2010". "La croissance mondiale sera inégale. Les économies émergentes - menées par la Chine et l'Inde - devraient conserver l'écart de croissance dont elles disposent par rapport aux économies avancées", disent les économistes d'UBS. Ils prévoient une croissance proche de son potentiel au cours des deux prochaines années, "un résultat médiocre comparé aux précédentes reprises". La croissance aux Etats-Unis devrait être, selon eux, de 2,6% en 2010 (contre -2,4% en 2009) et de 3,0% en 2011, de 2,4% en zone euro en 2010 (contre -3,6% en 2009) et de 2,2% en 2011. Après 8,4% en 2009, la Chine devrait connaître une croissance de 9,0% en 2010 et de 8,7% en 2011.