Hillary Clinton est arrivée, hier, à Bruxelles où elle défendra le plan de Barack Obama pour l'Afghanistan devant les alliés de l'Otan, sommés d'envoyer des renforts pour accompagner l'effort américain. La secrétaire d'Etat, dont le déplacement à Bruxelles marque le coup d'envoi d'une campagne visant à courtiser les dirigeants étrangers, a dit s'attendre à une série d'annonces publiques sur l'envoi de troupes supplémentaires et d'aide en Afghanistan dans les prochains jours. "La réponse (des alliés) a été positive", a-t-elle jugé dans l'avion qui l'amenait dans la capitale belge. "Il y a une compréhension de l'importance de la mission que le président a décrite", a-t-elle ajouté, se disant soucieuse d'expliquer le bien-fondé de la stratégie américaine aux opinions publiques des différents pays de l'Otan. Elle a toutefois reconnu que dans certains pays, il serait difficile pour les gouvernements d'annoncer publiquement l'envoi de renforts en Afghanistan. Si les alliés ont applaudi dans l'ensemble la nouvelle stratégie d'Obama, nombre d'entre eux répugnent en effet à engager de nouvelles troupes dans un combat incertain sur un théâtre d'opération où leurs pertes augmentent et leur implication est de plus en plus critiquée par leurs opinions publiques. L'Otan a fait savoir jeudi qu'une vingtaine de pays avaient promis d'envoyer des renforts en Afghanistan après la décision de Barack Obama de porter à près de 100 000 hommes les effectifs américains sur le terrain avec l'envoi de 30 000 soldats en renfort. Washington attend de ses alliés qu'ils envoient jusqu'à 10.000 hommes, y compris des policiers et instructeurs. Selon le porte-parole de l'Otan, James Appathurai, "largement plus de 20 pays" ont répondu positivement à l'appel et leurs engagements "dépassent le chiffre de 5000" hommes. L'Italie et la Grande-Bretagne ont annoncé respectivement l'envoi de 1000 et de 500 hommes supplémentaires. La Géorgie, qui n'est pas membre de l'Otan, a promis d'en envoyer 900, la Pologne 600, la Slovaquie 250 et le Portugal 150. A l'inverse, les Pays-Bas et le Canada, où les opinions publiques sont opposées à la guerre, prévoient de retirer respectivement 2100 et 2800 soldats en 2010 et 2011. L'Allemagne et la France, elles, ne prévoient pas d'augmenter leurs troupes de combat, mais se disent prêtes à augmenter leur contribution à la formation des forces de sécurité afghanes. Clinton a déclaré que les Etats-Unis étaient ouverts à toute sorte d'aide, y compris en terme d'assistance civile et de formation militaire, pour préparer les Afghans à prendre le contrôle des opérations de sécurité. La secrétaire d'Etat s'est dite prête à discuter avec les alliés de l'Otan du calendrier de retrait évoqué par Obama, qui souhaite voir les troupes américaines commencer à quitter le pays à partir de juillet 2011. Clinton a confirmé cette échéance mais précisé qu'il ne s'agissait pas de mettre fin du jour au lendemain à l'engagement américain.