L'objectif de mobiliser la vaste coalition de Londres figure en bonne place dans la «Stratégie de stabilisation régionale» dévoilée par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton le 21 janvier. Deux mois après avoir envoyé des renforts en Afghanistan, les Etats-Unis misent sur la conférence de Londres, demain, pour convaincre leurs alliés de mieux soutenir leur difficile campagne dans ce pays. Renforts militaires, aide civile, coordination de l'effort international, gouvernance: «La conférence sera consacrée aux moyens d'appliquer notre stratégie», indiquait ces derniers jours un diplomate américain à Washington. La coalition militaire compte 43 pays, et une soixantaine contribuent à l'effort civil. Tous seront représentés, avec l'ONU, et feront de Londres la plus vaste conférence jamais organisée sur l'Afghanistan. L'objectif de mobiliser ces forces figure en bonne place dans la «Stratégie de stabilisation régionale» dévoilée par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton le 21 janvier. L'Amérique a besoin de «la coalition mondiale la plus large possible», peut-on lire dans ce document d'une quarantaine de pages. «Cette coalition de nations va contribuer à des ressources civiles et militaires accrues, aider à établir une économie et un commerce légaux, juguler les flux financiers illicites et fournir un appui politique essentiel.» Bien des alliés ont déjà répondu favorablement à la décision du président Barack Obama d'envoyer 30.000 soldats américains de plus en Afghanistan d'ici à l'été. Les premiers à réagir, début décembre, avaient promis ensemble au moins 7000 soldats de plus. D'autres ont suivi, dernièrement la Finlande (50 soldats) et la Roumanie (600). Au Japon en revanche, le nouveau gouvernement de centre-gauche a annoncé cinq milliards de dollars pour aider à reconstruire l'Afghanistan, mais a cessé de ravitailler les navires américains voguant vers la zone du conflit. Autre revers, l'accord de survol de la Russie par les avions de la coalition n'existe que sur le papier, plus de six mois après avoir été conclu en fanfare. L'incertitude demeure concernant la France et l'Allemagne, qui ont choisi d'attendre Londres pour annoncer ou pas des renforts. La conférence tentera de préciser les modalités de «l'afghanisation» du conflit, c'est-à-dire le transfert progressif de la sécurité du pays aux troupes afghanes, sur lequel compte M.Obama pour retirer peu à peu les troupes américaines à partir de l'été 2011. Au coeur des efforts internationaux figure le président afghan Hamid Karzaï, un allié qui reste problématique depuis sa réélection entachée de fraudes. Il présentera à Londres un plan visant à «recycler» les taliban qui se détourneraient d'Al Qaîda, idée soutenue par les Etats-Unis. Il a d'ailleurs annoncé lundi qu'il demanderait jeudi que les noms de certains d'entre eux soient retirés de la liste des sanctions de l'ONU. Une annonce qui intervient alors que le commandant des forces de l'OTAN en Afghanistan le général américain Stanley McChrystal a jugé dans le Financial Times de lundi qu'une «solution politique» impliquant les taliban était «inévitable». M.Karzaï sera aussi pressé de toutes parts pour afficher de premiers résultats contre la corruption galopante dans le pays.