Selon les principaux résultats des recherches sur le commerce, menées par la Banque mondiale en 2009, les dernières prévisions de l'OCDE semblent indiquer une reprise modeste du commerce mondial, qui a enregistré, en 2009, une contraction historique d'environ 12,5 % par rapport à 2008. L'OCDE prévoit une croissance de 6 % du commerce mondial en 2010. A ce propos, les ministres de l'OMC ont convenu récemment, à Genève, qu'une conclusion rapide du cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha (entamé au Qatar en 2001) aiderait l'économie mondiale à se remettre de la crise et contribuerait à réduire la pauvreté dans les pays en développement. Pour leur part, Bernard Hoekman, Will Martin et Aaditya Mattoo, membres de la Banque mondiale, ont noté ce mois-ci, dans un document de travail que le cycle de Doha doit être conclu non pas parce qu'il entraînera une libéralisation spectaculaire du commerce, mais parce qu'il améliorera la sécurité de l'accès aux marchés. Par ailleurs, certains ministres l'ont souligné à Genève, l'accord de Doha favoriserait la coopération multilatérale sur des questions clés extérieures au cycle de Doha, notamment sur l'étendue des mesures de stratégie commerciale à adopter pour atténuer les effets du changement climatique. Il s'agit d'un point central étant donné la place qu'occupent actuellement dans l'actualité les négociations de Copenhague sur le climat. Ainsi, de nombreuses autres recherches sur le commerce menées par la Banque mondiale mettent en lumière des aspects essentiels de la reprise mondiale et les liens qu'entretient le commerce avec d'autres questions économiques de premier plan. Par ailleurs, dans un document de travail publié en septembre 2009, Chad Bown a examiné de nouvelles données issues de la base de données mondiales sur l'antidumping, parrainée par la Banque mondiale, pour repérer l'utilisation de ces solutions durant la crise. Il a noté que les membres de l'OMC y ont eu recours de manière nettement plus importante en 2008 et début 2009 et que cette pratique influe de plus en plus sur les échanges commerciaux " Sud-Sud ", et affecte notamment les exportations chinoises. Toutefois, la part des importations du G-20 qui a pâti de ces mesures de restriction durant cette période est peu importante : moins de 0,45 % des importations totales de ces économies. Néanmoins, l'analyse détaillée des données à laquelle s'est attelé Chad Bown révèle de quelle manière ces mesures pourraient avoir des effets négatifs sur l'activité économique. Les résultats de cet examen sont présentés dans une note de politique commerciale rédigée en octobre 2009, mettant en évidence que la crise économique mondiale augmente les coûts commerciaux via, par exemple, la hausse du financement du commerce et la prolifération de politiques qui faussent les échangent. Dans ce contexte, les coûts d'opportunité liés à la non mise en œuvre de mesures de facilitation du commerce ont considérablement augmenté. Il faut souligner que les gouvernements ont incontestablement besoin d'aides supplémentaires pour mettre en œuvre des mesures de facilitation du commerce. Un nouveau document de travail de Matthias Helbe, Catherine Mann et John S. Wilson indique qu'une augmentation de 10% de cette aide (visant uniquement une réforme de la règlementation) aurait pour résultat une augmentation du commerce mondial de 8 milliards de dollars. Le taux de rendement pour chaque dollar de ce type d'aide au commerce équivaut à une hausse des échanges commerciaux d'environ 700 dollars. Ce qui est visible c'est qu'il est largement reconnu que partout dans le monde, les entreprises exportatrices se caractérisent par une forte intensité de capital. Elles sont, en outre, considérablement plus importantes, plus productives et paient mieux leurs employés que les entreprises non exportatrices. Ana M. Fernandes et Alberto Isgut ont également pu constater, d'après une étude portant sur des entreprises de production industrielle ou artisanale en Colombie, que les entreprises deviennent plus productives du fait qu'elles ont accès à des marchés d'exportation. Il faut aussi mentionner que les résultats montrent que les entreprises qui interrompent l'exportation ne tirent pas les avantages du " learning-by-exporting " et que ces avantages sont moindres chez celles qui ont déjà une expérience en matière d'exportation. Les politiques de promotion des exportations doivent donc être élaborées avec prudence et il convient de poursuivre les recherches afin de préciser le lien existant entre les politiques de promotion des exportations et leur intérêt " didactique ". Moumen Larabi