Bien que l'économie algérienne reste dominée par le secteur des hydrocarbures, des problèmes de gouvernance et de corruption continuent à affecter l'environnement des affaires, malgré l'adoption en 2006 d'une loi de lutte contre la corruption. Ainsi, la réforme du système financier constitue la pierre angulaire des réformes devant assurer au pays une intégration avantageuse dans l'économie régionale et mondiale et améliorer le climat des affaires. Dans ce cadre, et lors d'un séminaire national ouvert avant-hier à l'université de Batna sur l'état de l'économie nationale et ses perspectives de développement, le Dr Aissa Merazga, président de la rencontre et doyen de la faculté de Batna, a indiqué qu'elle "s'emploiera à prospecter les perspectives de l'économie nationale après les équilibres macroéconomiques réalisés en matière de maîtrise de l'inflation, de balance des paiements, de chômage et de dette extérieure". Cette rencontre est marquée par la participation de plusieurs chercheurs et économistes de différentes universités du pays. Elle est initiée par la faculté des sciences économiques et le laboratoire des études économiques pour l'industrie locale. Selon cet universitaire, les participants au séminaire devront également analyser, "la place de l'Algérie dans la nouvelle économie planétaire, ses atouts compétitifs dans certains segments de l'économie, ses points forts et ses points faibles et les défis auxquels est confrontée l'entreprise économique algérienne". Bien que cette rencontre vise à souligner "la complémentarité" qu'il y a lieu d'opérer entre académiciens et acteurs économiques pour "corriger la trajectoire de l'économie algérienne". Les nouvelles donnes économique et sociale "ne nous laissent plus le droit à l'échec", a affirmé le Dr Merazga, estimant qu'il est désormais "impératif d'œuvrer à optimiser l'exploitation de nos ressources au moyen d'une bonne gouvernance". Les communications de cette rencontre de deux jours, que l'on annonce de "dimension internationale" dès la prochaine édition, en 2010, abordent trois axes, en l'occurrence l'évolution de la pensée économique mondiale, les perspectives de l'économie algérienne et les moyens de maintenir et de renforcer les équilibres macroéconomiques. Les crises qui ont secoué les pays en développement, dont l'Algérie, ont imposé des réformes économiques recommandées par le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale et ont eu des effets ravageurs sur le plan social, a relevé dans son intervention le Dr Kamel Ayachi de l'université de Batna. Estimant que le problème de l'économie algérienne était d'ordre structurel et résidait dans la faible production industrielle, il a préconisé un investissement plus marqué dans "le capital humain", notamment par le développement de la recherche qui, à terme, conduira à la croissance économique. Plusieurs expériences réussies au double plan local et international, notamment celles de la Chine dans le transfert de technologie, du Japon qui a "joué un rôle important dans le développement des pays du Sud-Est asiatique" et de la Corée du Sud qui s'est "appuyée sur l'élément humain pour consolider les fondements de son économie", feront l'objet de débats au cours de ce séminaire. Zineb B.