Les responsables de l'Agence du Bassin Hydrographique Constantinois-Seybousse-Mellegue ont affirmé que les quelque 7 millions d'habitants que comptera la région du Constantinois à l'horizon 2020 exprimeront un besoin annuel de 5 milliards de m3 d'eau. Le directeur général de cette agence qui regroupe 14 wilayas de l'Est du pays, a indiqué à l'ouverture des travaux d'une journée d'étude et d'information organisée à Constantine, que la satisfaction de cette demande "équivalente à 60.000 litres par seconde", exigera un plan directeur d'aménagement des ressources en eau, sachant que le besoin actuel est estimé à 1,8 milliard de m3 par an pour une population de 5 millions d'âmes. S'exprimant devant les partenaires de l'Agence, représentant notamment les secteurs grands utilisateurs d'eau de la région, M. Khatim Kherraz a souligné "l'importance de la conjugaison des efforts de tous pour relever le défi et atteindre l'objectif tracé". Il a précisé que pour atteindre cet objectif, la structure qu'il dirige a suggéré "plusieurs scénarii à même d'équilibrer la demande attendue". Parmi les variantes proposées, figure l'utilisation rationnelle des eaux superficielles et souterraines dont dispose cette région hydrographique qui s'étend sur une superficie de 44.348 km2 et représente le territoire le plus oriental du pays, l'économie de l'eau et la réduction des pertes, ainsi que la réutilisation des eaux usées traitées, le dessalement d'eau de mer et l'exploitation des eaux des différents systèmes de transferts interrégionaux et dans la région hydrographique. Mme Leila Belkadi, ingénieur d'Etat de l'agence initiatrice de la journée d'études, a précisé dans sa présentation du plan directeur de cet aménagement, que les suggestions proposées visent à réduire de moitié, dans les vingt prochaines années, les pertes qui sont estimées actuellement à 40 %. S'agissant du dessalement d'eau de mer, elle a indiqué que l'Agence du Bassin Hydrographique Constantinois ne dispose actuellement que d'une seule station opérationnelle qui est l'unité monobloc de Skikda dont l'apport est de l'ordre de 10.000 mètres cubes par jour. D'autres projets de réalisation de stations similaires au niveau de certaines wilayas côtières relevant de l'Agence "sont prévus et seront lancés probablement en 2010, si les calculs de bilans qui détermineront la nécessité de réaliser ce genre d'infrastructures s'avéraient concluants", a-t-elle noté. Pour sa part, M. Kherraz a relevé que la station d'épuration de Constantine d'une capacité de 400.000 équivalent-habitants, "mériterait une attention particulière compte tenu du fait qu'elle a été conçue, à l'origine, pour une réutilisation agricole et pour répondre aux besoins du périmètre de Hamma Bouziane (Constantine), notamment". Les participants ont néanmoins souligné "l'opportunité d'accorder un intérêt accru aux ressources non conventionnelles qui restent, pour le moment, bien en déca des attentes en matière de réutilisation d'eaux usées traitées". Le risque sanitaire global, microbiologique ou chimique, les difficultés de contrôler la gestion au niveau de la parcelle, l'identification du type de cultures à irriguer et la protection des ressources en eau souterraines sont des facteurs à prendre en considération en vue d'une relance réelle de l'utilisation des eaux épurées pour en faire bénéficier l'agriculture qui reste le secteur le plus demandeur en eau, a souligné M. Kherraz à l'ouverture des débats. R.R