Il y a 45 ans, le 15 mars 1962, à quatre jours de la signature des accords d'Evian, furent assassinés l'écrivain Mouloud Feraoun et cinq de ses compagnons par un commando français de l'Organisation de l'armée spéciale (OAS) de sinistre mémoire. En leur souvenir, l'université Mouloud- Mammeri de Tizi-Ouzou a organisé, hier, une série de conférences et de témoignages sur les victimes de la barbarie que furent l'auteur du célèbre roman Le fils du pauvre et ses amis Ali Hamoutène, Salah Aoudia, Etienne Basset, Robert Aymaret et Max Marchand, ayant tous servi dans le secteur de l'éducation, avant qu'ils ne soient fusillés par l'OAS du général Salan, au centre pédagogique de Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger où ils étaient en réunion de travail. Un livre inédit du défunt qui s'intitule, La cité des Roses vient tout juste d'être publié chez la toute nouvelle maison d'édition, Yamcom à l'occasion du 45e anniversaire de sa mort. Ce livre écrit en 1959, a été envoyé une première fois aux éditions du Seuil, la maison qui a publié la totalité de ses ouvrages ; la Cité des Roses, le roman de Mouloud Feraoun sera refusé. Le manuscrit jugé virulent par l'éditeur ne correspondait pas aux attentes du lectorat français. Une censure qui poussera Feraoun à ne pas changer, comme il lui a été suggéré par son éditeur, une virgule de son texte original qu'il placera dans le tiroir de son bureau. Ironie du sort, ce roman d'une intensité hors du commun sort 49 ans après, l'âge qu'avait l'auteur du succulent Fils du pauvre quand il fut assassiné en 15 mars 1962 par l'OAS.