L'annonce de la création prochaine de coopératives d'épargne et de crédit pour le financement de l'activité agricole traduit la volonté du secteur de transcender les problèmes liés au financement de l'agriculture. Les coopératives en question seront chargées, selon Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture, de la gestion du crédit mutuel rural (CMR) à travers les deux filières (assurances et crédit) de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA). La Banque d'Algérie vient d'accorder à la CNMA une période de six mois pour la constitution de coopératives d'épargne et crédit dont la mission est la collecte et l'octroi des CMR. Les coopératives régionales sont appelées quant à elles, à collecter l'épargne rurale en fonction des potentialités agricoles et rurales de leur zone d'implantation. Une manière de refondre le financement du secteur agricole, qui jusque-là, a été assuré par une panoplie de Fonds dont l'argent est souvent détourné. Les performances réalisées par le secteur encouragent, en effet, l'ensemble des acteurs à doubler d'efforts pour des résultats meilleurs. Une belle récolte céréalière et un rééquilibrage des missions pour tendre vers ce que les experts appellent la synergie interprofessionnelles. Ce concept n'a rien d'abstrus Il traduit une stratégie qui consiste à fédérer tous les acteurs du monde rural, coordonner leurs efforts et les installer dans une logique de concertation, de dialogue et de rassemblement de toutes les filières (céréaliculture, lait, pomme de terre, aviculture….). Il faut dire que 2009 est une année prometteuse car elle a connu une production de céréales importante. Ce qui augure, très certainement, d'une volonté à conférer à cette filière le rôle crucial qu'elle doit jouer. C'est un aiguillon et un baromètre indiscutables. La place qu'occupe la céréaliculture dans le régime alimentaire des Algériens est connue. Elle constitue aussi presque les 2/3 de la surface agricole exploitée sans parler de son poids dans la facture alimentaire du pays. Le développement du secteur des céréales implique indubitablement une réduction drastique de la facture alimentaire et influe fortement et positivement sur la stratégie de sécurité nationale.Son importance est donc vitale puisque 40% des exploitations agricoles relèvent du secteur de la céréaliculture qui a été restructurée et dynamisée en coopératives. L'Algérie a des potentialités et des efforts sont consentis pour les fructifier. Ils portent sur l'hydraulique agricole, les barrages, les équipements, les produits phytosanitaires, la santé animale, les engrais et fertilisants. La mise en interaction de tous ces atouts que sont l'eau, la terre, les fellahs, le savoir-faire autorise, par conséquent, tous les espoirs dès lors que les procédures techniques sont identifiés et appliqués dans le cadre d'une synergie et d'une interprofessionnalisation du secteur agricole. Il faut dire que la démarche est innovante. Un des leviers les plus probants qui ont concouru au succès de cette année agricole 2009, demeure l'instauration du crédit RFIG, créé par l'Etat en 2008. C'est un mécanisme de financement incitatif puisqu'il est plafonné à 0% d'intérêts. Les pouvoirs publics ont déjà accordé 5,5 milliards de dinars. Facile d'accès, le RFIG est à même d'impulser l'économie agricole car c'est un crédit de campagne destiné aux agriculteurs d'une manière générale et qui activent dans le cadre du Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation). Pour conforter davantage la démarche, les pouvoirs publics réfléchissent à la mise en place d'un nouveau système de financement. C'est le crédit mutuel rural. Il faut aussi rappeler le nouveau dispositif juridique incluant une loi d'orientation agricole et le texte législatif fixant les conditions d'exploitation des terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat. L'agriculture a deux objectifs majeurs à atteindre, à savoir constituer un moteur de croissance économique ensuite assurer la sécurité alimentaire du pays. Dalila B.