Les 5000 travailleurs de la SNVI semblent déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation contre les dernières mesures prises lors de la réunion de la tripartite, la réunion qui a regroupé en décembre dernier le gouvernement, le patronat et l'UGTA. Le complexe industriel, situé dans la zone industrielle de Rouiba à l'Est d'Alger, est, en effet, totalement paralysé depuis le début de l'année. Les unités commerciales situées à travers le pays sont également en grève. Jeudi, au cinquième jour de grève, les travailleurs de la SNVI, plus grand complexe industriel du centre du pays, ont organisé une marche pacifique depuis leur usine située dans la zone industrielle, jusqu'à la ville de Rouiba sur plusieurs kilomètres. " Notre grève se poursuivra jusqu'à la satisfaction de nos revendications liées à l'augmentation des salaires et à la suppression de l'article 72 bis du code du travail. Cet article nous empêche de bénéficier de la récente hausse du SNMG", a affirmé Mustapha Zetoutou, membre du syndicat UGTA de la SNVI. Du côté de la Centrale syndicale, cette grève est perçue comme une menace à la pérennité de l'entreprise, d'autant plus que celle-ci a bénéficié d'importantes mesures de la part des pouvoirs publics. Dans un communiqué rendu public, hier, l'UGTA rappelle, que la dernière tripartite a décidé que des négociations portant augmentation des salaires soient engagées dans le cadre des conventions collectives de branches et d'entreprises. Ces négociations toucheront l'ensemble des entreprises publiques et privées. A cet effet, a poursuivi l'UGTA, une réunion avec les fédérations nationales se tiendra avec le secrétariat national UGTA afin de mettre en place les mécanismes de négociations. Quant à la question de la retraite anticipée, la Centrale syndicale a estimé important de signaler, pour rassurer les travailleurs, que l'actuel dispositif de retraite demeure toujours en vigueur jusqu'à la promulgation du nouveau texte de loi. Ce texte de loi "préservera le droit de départ en retraite pour les travailleurs remplissant les conditions, même après sa promulgation", a précisé l'UGTA. La Centrale syndicale a, également, estimé que pour lever toute mauvaise interprétation sur les postes pénibles et présentant des conditions particulières de nuisance, la loi relative à la retraite N° 83/12 du 02 juillet 1983, prévoit dans son article 7 que les travailleurs peuvent bénéficier d'un départ à la retraite avant l'âge légal. "Toutes ces mesures de relance de l'outil de production nationale ne pourra que concourir à la sécurisation et à la création d'emplois ainsi qu'à l'amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs et de leurs familles", écrit l'UGTA. La centrale, rappelle, par ailleurs, les programmes de relance économique, dont sont les branches mécaniques, électroniques, électroménagers et métallurgiques. La centrale a, notamment, mis l'accent sur les importantes mesures dont a bénéficié la SNVI, sur le plan financier, un traitement de l'endettement pour un montant de 62 milliards de DA et un apport en cash de 5,5 milliards de DA destinés à rétablir l'équilibre financier et le confortement des fonds propres. Le redressement des tarifs douaniers appliqués aux intrants dans l'industrie des véhicules et la mise en place d'un dispositif obligeant les bénéficiaires de l'Ansej et d'autres dispositifs d'aide à l'emploi d'acheter exclusivement auprès de la SNVI ont été autant d'autres mesures de soutien, a écrit l'UGTA, évoquant aussi un financement de l'Investissement à solliciter auprès du Fonds national de l'Investissement évalué à 11 milliards de DA sur 20 ans avec 7 ans de grâce et un taux bonifié de 02%. Sur le plan commercial, l'UGTA a indiqué qu'une commande de 9296 autobus et camions provenant de divers ministères dont ceux de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Enseignement supérieur, ainsi que des sociétés publiques de transport de voyageur au niveau des chefs-lieu de wilayas a été passée avec la SNVI. Quant aux perspectives de développement de la SNVI, l'UGTA a fait valoir des projets de partenariat, modernisation et de développement de la production du complexe SNVI Rouiba ainsi que des projets de sous-traitance importants avec des partenariats industriels qui sont en cours au niveau des complexes moteur de Aïn-Smara et celui de Tiaret. Adnane Cherih