Les pays membres de l'Opep se sont réunis jeudi à Vienne, et ont décidé que la production de pétrole devait rester stable pour les mois à venir. L'Opep a indiqué que les conditions du marché étaient "stables et saines", en précisant cependant qu'elle resterait attentive à son évolution. L'Opep conservera donc son plafond de production pétrolière au niveau de 25.8 millions de barils par jour, quota fixé lors du mois de décembre dernier. Ce statu quo n'a pas surpris les analystes qui estiment les conditions actuelles du marché du pétrole comme idéales pour l'Opep. Avant cette conférence, le chef de la délégation libyenne Shokri Ghanem a déclaré que les ministres de l'Opep s'étaient entendus pour garder la production de pétrole stable, et avait ajouté que la réduction de 1,7 million de barils par jour serait garantie. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Naimi, dont le pays est le premier producteur de pétrole de l'Opep, a soutenu la décision de maintenir le plafond de la production. Il a déclaré qu'étant donné le confort qu'offrait le marché, il n'y avait pas besoin de changer le plafond de la production. Avec cette décision, l'organisation veut montrer qu'elle reprend peu à peu la main sur le marché. Elle ne veut pas abonder dans le sens de l'Organisation internationale de l'énergie qui estime que l'augmentation de la demande mondiale, (autour de 86 millions de barils en 2007) rendrait insuffisante la production du cartel, alors que celle-ci aurait déjà trop réduit ses quotas depuis les dernières mesures décidées à l'automne. L'Opep semble se satisfaire d'un prix du baril autour de 60 dollars et assure que le marché continuera d'être approvisionné au plus près en suivant les fluctuations saisonnières de la demande. Selon le rapport de l'organisation dont la publication a coïncidé avec la réunion de jeudi, la demande mondiale de brut a progressé de 1% à 84,13 millions de barils/jour et devrait s'élever de 1,5% cette année à 85,48 mbj. La décision du cartel, conforme aux attentes des investisseurs, n'a pas eu d'effets particuliers sur les cours du pétrole, même si, hier matin, le brut léger a cédé du terrain pour la deuxième journée consécutive en oscillant en dessous des 58 dollars, dans les échanges électroniques. Le brut léger américain à échéance avril 2007 s'inscrivait en baisse de 0.43%, à 57.39 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord perdait quant à lui 61 cents, à 60.37 dollars. Ce léger recul des cours est essentiellement dû aux craintes d'un ralentissement de la croissance mondiale. En effet, les intervenants craignent une chute de la demande globale en produits pétroliers. Ces anticipations ont été principalement provoquées par la crise du secteur de l'immobilier aux Etats-Unis. En effet, les investisseurs redoutent les conséquences de la crise des crédits immobiliers à haut risque sur l'économie. Par ailleurs, l'impact des stocks commerciaux aux Etats-Unis qui ont baissé à 987 millions de barils, soit 46,3 millions de moins que le mois précédent, et ceux des quinze anciens pays de l'UE plus la Norvège qui eux ont reculé de 11 millions de barils à 1,143 milliards de barils, est relativisé par l'Organisation qui estime que cette évolution est due au froid ainsi qu'à "une baisse de l'activité de raffinerie en raison de maintenances saisonnières et des fermetures imprévues". L'Opep a souligné que "tant les stocks américains que ceux de l'UE-15+1 restaient supérieurs à la moyenne des cinq dernières années".