La réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), prévue aujourd'hui dans la capitale angolaise Luanda ne devrait pas se solder par des décisions susceptibles d'apporter des changements dans les quotas de production. en effet, ainsi que le secrétaire général Abdallah al Badri a indiqué hier qu'il y a un consensus parmi les ministres du Pétrole de l'Opep pour laisser les objectifs de production du cartel inchangés. Il a ajouté qu'il ne voyait pas la nécessité d'une réunion supplémentaire de l'Opep entre celle de mardi dans la capitale angolaise et la prochaine prévue en mars. En revanche, les pays membres de l'Opep doivent se conformer plus strictement aux quotas de production qui leur ont été fixés, a-t-il réaffirmé. Le ministre saoudien du Pétrole Ali al Naimi a déjà fait comprendre que les cours du pétrole étaient selon lui satisfaisants et qu'il n'était pas nécessaire pour le cartel d'ajuster son offre. D'autres ministres, qui se sont exprimés dimanche, ont aussi estimé qu'il fallait s'en tenir aux objectifs mis en place en décembre 2008. Prié de dire si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole devait ajuster son plafond de production, le ministre irakien du Pétrole Hussain al Chahristani a répondu par la négative à son arrivée à Luanda. Ils ont tous exprimé leur satisfaction de voir le baril évoluer autour de 75 dollars depuis des mois. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait affirmé jeudi dernier qu'il n'y aura pas "d'ici 2012 d'augmentation de la production de pétrole par les pays de l'OPEP". "Une augmentation des quotas aurait pour effet d'accroître le déséquilibre qui caractérise le marché pétrolier", a-t-il estimé. De son côté, le président de l'OPEP, l'Angolais José Botelho de Vasconcelos, a confirmé vendredi que la réunion de Luanda maintiendra les quotas (de production) inchangés. "Nous maintiendrons les décisions que nous avons prises par le passé sur les quotas de production et nous laisserons les objectifs inchangés", a-t-il précisé. "Si d'ici là (la conférence de Luanda), les prix se stabilisent entre 75 et 80 dollars, il est fort probable que la situation reste comme elle est", a souligné le président en exercice de l'OPEP, qui produit 40 % de la production mondiale. Il faut dire que tous les indicateurs plaident ainsi pour un maintien de l'actuel plafond de production de l'Opep à Luanda, d'autant que la demande dans les pays OCDE reculera encore de près de 0,3% en 2010 après une chute record de 3,9% en 2009. Même si les clignotants sont au vert sur le front de la reprise de la croissance économique mondiale pour 2010, l'Opep reste prudente et veut participer, à sa manière, à la consolidation de cette embellie en confortant la stabilité du marché pétrolier. "Il n'y a aucune raison qui puisse inciter (les ministres des pays de l'Opep) à vouloir changer le niveau de production. Les prix sont dans une zone de confort, la réunion devrait être très brève", résume Bhushan Bahree, analyste au Cambridge Energy Research Associates (CERA). En fait, tous les analystes de marché convergent vers un statu-quo au niveau de la production de l'Opep, fixée depuis le 1er janvier 2009 à 24,84 millions de barils par jour (mbj), sur le sillage de la conférence d'Oran qui avait décidé une réduction de production de 2,2 mbj. Les prix du brut oscillent actuellement entre 70 et 75 dollars avec des seuils allant jusqu'à 77 dollars/baril, une fourchette de prix qui, malgré le niveau escompté de l'Opep de 80 dollars/baril, satisfait pour le moment les pays membres, ainsi que les marchés. Avant la rencontre de Luanda, l'Opep a légèrement révisé à la hausse sa prévision de demande mondiale de brut en 2010. L'Opep prévoit, dans son rapport mensuel de décembre, une nette amélioration de la demande mondiale de brut en 2010, avec une progression de 0,8 million de barils par jour (mbj) à 85,1 mbj, soit une hausse de 1%. Dans son précédent rapport publié en novembre, l'Opep avait prévu une hausse limitée à 0,9% en 2010, mais a, par contre, confirmé sa prévision d'une chute de 1,6% de la demande mondiale de brut en 2009 à 84,3 mbj. Samira G.