C'est apparemment le pourrissement à l'Institut supérieur des Métiers des arts du spectacle et de l'audio-visuel de Bordj El Kiffan (ISMAS). En grève depuis le 05 janvier dernier, près de 80 étudiants de l'ISMAS, toutes spécialités confondues ont dormi hier sous un ciel glacé. Suite au mouvement de protestation lancé en début du mois contre la direction qui a selon les dires des étudiants perquisitionné tous les espaces (classe, salle de danse, salle de sport amphithéâtre) au profit d'étrangers notamment un privé, Rachid Belhadj qui y tourne un film, les étudiants ont réagi en exigeant que leur écoles leur soit rendue. "Depuis le concours lancé par le ballet national pour le recrutement de 12 artistes, nous n'avons plus où nous mettre pour suivre nos cours " raconte une étudiante en assistanat. " Le ballet est parti au TNA, c'est maintenant l'équipe de tournage de Rachid Belhadj qui envahit les classes les salles de sports et les salles de danse réduisant les étudiants à de simples spectateurs " poursuit cette étudiante qui a dormi au même titre que ses compères à la belle étoile. Dimanche en fin d'après midi, la direction avait carrément fermé resto et internat poussant la famille artistique à trouver abri dans un réduit ouvert de cet Institut qui chaque année connaît des mouvements de grogne. Pis encore selon les dires des étudiants, la direction avait procédé à l'exclusion pure et simple de cinq étudiants, pour une année trois autres et averti verbalement un autre, étudiant. Réduits a tourner en rond dans un campus qui les appartient les étudiants comptent laisser la grève ouverte jusqu'à ce que leur école leur soit restituée. "On a squatté nos salles pédagogiques sans nous prévenir. Nous avons été mis devant le fait accompli. Face à cela, nous avons décidé d'entamer un sit-in. A notre grande déception, Brahim Noual, directeur de cet institut a proféré des menaces contre nous ". Ce n'est pas tout, " nous avons reçu le lendemain, la visite de deux représentants du ministère de la Culture qui ont tenté de calmer les esprits et ont même garanti de régler ce malentendu. Ces étudiants accusent la direction d'avoir accaparé les espaces consacrés ordinairement à l'enseignement, à des fins commerciales et même personnelles. Pour sa part, le directeur de l'institut, Brahim Nouali, avait appelé samedi dernier l'ensemble des étudiants au dialogue " car je demeure au service de l'étudiant" dira t-il.